la prime à la conversion sera supprimée
En 2024, 45 000 personnes auront bénéficié de ce système qui permet aux propriétaires d’un vieux véhicule essence ou diesel de le remplacer par un modèle électrique. L’exécutif veut privilégier le bonus écologique et le bail social.
La prime à la conversion, ou prime à la casse, tombe dans l’oubli. Le projet de suppression de l’appareil, annoncé par Les échos mi-octobre, a été confirmé par Bercy à BFM Business et Figaro ce jeudi. Le Premier ministre avait déjà exprimé son intention de simplifier les aides destinées à verdir le parc automobile en France. « Le gouvernement confirme mettre fin au système de prime à la conversion, qui repose sur une condition de retrait d’un véhicule polluant, pour se concentrer sur le bonus écologique», indique au Figaro un porte-parole à Bercy. Il en existe actuellement trois : le leasing social, souhaité par Emmanuel Macron et lancé début 2024, qui permet aux ménages modestes de louer un véhicule électrique pour 100 euros par mois ; le bonus écologique, une prime à l’achat d’un véhicule électrique dont le montant (de 4 000 euros à 7 000 euros) varie en fonction des revenus, et enfin la prime à la conversion soumise à conditions de revenus et versée lorsqu’on est propriétaire d’un ancien véhicule essence ou diesel ( Crit’Air 3 et plus) le met au rebut et le remplace par un modèle électrique (bonus de 5 000 euros) ou essence récente (bonus de 3 000 euros).
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Arbitrage budgétaire
Mais les décisions budgétaires ont finalement éliminé la mesure qui représentait la plus petite enveloppe : 150 millions d’euros sur le milliard et demi consacré en 2024 à l’achat de véhicules moins émetteurs de CO2 et moins polluants. Il bénéficiera à 45 000 personnes en 2024. Beaucoup l’ont défendu, appréciant qu’il supprime du parc automobile les véhicules anciens et polluants alors que l’âge moyen des véhicules en circulation vieillit de plus en plus. Le marché de l’occasion, près de quatre fois supérieur à celui des véhicules neufs, confirme cette tendance.
En 2025, seuls le bail social et le bonus écologique seront reconduits et dans la limite plus étroite du milliard d’euros fixé par le gouvernement. Ce milliard a déjà été rongé par le dépassement de l’enveloppe de l’exercice 2024. Le président du PFA Luc Chatel a prévenu le gouvernement dans une lettre adressée à Michel Barnier : « La très forte réduction de l’enveloppe dédiée au bonus qui serait divisée par plus de moitié, passant de 1,5 milliard à 700 millions d’euros, se traduirait inévitablement par une baisse des ventes.
Mais le gouvernement compte sur «le recours aux certificats d’économie d’énergie, un mécanisme incitant les fournisseurs d’énergie à financer des actions de sobriété énergétique, afin de continuer à accompagner les ménages, notamment les ménages aux revenus modestes, dans la location de véhicules propres», précise Figaro un porte-parole à Bercy. Cela permettrait d’atteindre le montant d’un milliard d’euros promis pour soutenir la demande de véhicules électriques. L’édition 2025 du bonus écologique devrait réduire le montant du bonus. Celui du crédit-bail social devrait également être réduit. En 2024, il pourrait s’élever à 13 000 euros. Le montant du loyer mensuel en location longue durée dépassera les 100 euros. Le leasing social pourrait également s’appliquer aux véhicules électriques d’occasion. En 2024, 50 000 véhicules électriques auront été achetés en location longue durée grâce à cette mesure. Le gouvernement a fermé cette fenêtre début mars, deux mois seulement après son lancement.