la prestation réussie de Manuel Bompard – Libération
Le message de Thomas Legrand
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Représentant du Nouveau Front populaire face à Attal et Bardella, mardi 25 juin sur TF1, le patron de LFI a fait mieux que résister à ses adversaires. Il a dignement incarné les valeurs communes aux gauches unies.
Au début, et pendant de longues et douloureuses minutes, on a eu l’impression d’être dans cette émission de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 des années 1990 : Combien ça coûte! « Comment allez-vous financer vos mesures ? il appelait les journalistes aux débatteurs, et les débatteurs à leurs adversaires. Le pauvre téléspectateur a été contraint d’endurer des réponses invérifiables, à hauteur de milliards. « J’assume ce poste budgétaire » : telle était la fuite de l’autorité de chacun d’eux comme point final. Dans ce type de débat, on en est réduit à se demander quel est le programme ; nous comprenons à peu près la logique et le financement. A ce jeu-là, Manuel Bompard (LFI) et Gabriel Attal (Renaissance) ont été les plus solidement argumentés et honnêtes mardi 25 juin au soir sur TF1. Mais ces batailles de chiffres très technocratiques semblaient loin d’être la tragédie de la situation politique du moment. Car nous sommes à dix jours de l’éventuelle accession au pouvoir de l’extrême droite.
Dans ce contexte, la partie était forcément plus compliquée pour Manuel Bompard, le représentant du Nouveau Front Populaire, puisqu’il ne pouvait décemment admettre la vérité politique de son étiquette à la fois nouvelle et glorieuse. Le Nouveau Front Populaire est un accord électoral.