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la présidentielle s’annonce serrée sur fond de crise économique

Les Ghanéens ont voté ce samedi 7 décembre pour des élections législatives et une présidentielle qui s’annonce serrée entre le vice-président et ancien banquier central Mahamudu Bawumia et l’ancien président issu de l’opposition John Mahama, chacun promettant de venir à bout de la crise économique. cela fait rage depuis des années. Premier producteur d’or d’Afrique et deuxième producteur mondial de cacao, le Ghana a bénéficié d’un prêt de trois milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).

Dans ce pays considéré comme un modèle de stabilité dans une région secouée par les récents coups d’État, les électeurs devaient désigner un successeur au président Nana Akufo-Addo, qui se retire après les deux mandats autorisés par la loi, et élire leur nouveau parlement. Le vote s’est généralement déroulé dans le calme, mais une personne a été tuée par balle et quatre arrêtées dans un bureau de vote à Nyankpala (nord), selon la police et les médias locaux.

Les bureaux de vote ont fermé à 17h00 GMT et le dépouillement a commencé. Les premiers résultats sont attendus dimanche et les résultats complets mardi. « Nous voulons voter le changement, car la situation économique est très difficile »» a déclaré à l’AFP James Nsiah, un policier à la retraite, alors qu’il attendait de voter dans le quartier de Jamestown à Accra.

Alternance de deux partis depuis 1992

Les deux principaux partis, le Nouveau Parti Patriotique (NPP) et le Congrès National Démocratique (NDC), alternent au pouvoir à parts presque égales depuis 1992. Avec son slogan de campagne « Casser le 8 » (« Briser le 8 »faisant référence à la limite de quatre ans imposée au président sortant pour deux mandats), le candidat du NPP, Mahamudu Bawumia, espère donner à son parti un troisième mandat consécutif au pouvoir, ce qui serait sans précédent.

L’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale a tenté de se démarquer des critiques sur la gestion de l’économie de Nana Akufo-Addo, bien qu’il soit à la tête de son équipe de direction économique. Vêtu d’une tunique blanche traditionnelle, il a voté tôt samedi dans son fief de Walewale, au nord du pays. « J’ai bon espoir de gagner cette élection »a-t-il déclaré aux journalistes présents.

Ces derniers mois, l’inflation est passée de 54 % à environ 23 % et d’autres indicateurs économiques se sont stabilisés. Mais de nombreux Ghanéens restent préoccupés par le coût de la vie et le chômage. Les inquiétudes sur l’économie pourraient faire pencher la balance en faveur de l’opposant John Mahama, déjà président de 2012 à 2017 et candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle.

Pannes de courant massives

Certains analystes affirment qu’il pourrait profiter de la consternation des électeurs face aux performances économiques du NPP, mais l’ancien président fait également face aux critiques de ceux qui se souviennent des coupures d’électricité massives au cours de son mandat. «Cette fois, tout le monde peut savoir dans quelle direction aller en raison des résultats catastrophiques du gouvernement Akufo-Addo-Bawumia»» a déclaré John Mahama en votant dans sa ville natale de Bole, dans le Nord. Les deux principaux candidats sont originaires du nord du Ghana, traditionnellement fief du NDC mais aujourd’hui plus fragmenté, ce qui en fait une région clé pour le vote.

Abdullah Mohammed, 19 ans, a voté pour la première fois dans le district de Nima à Accra. Il reconnaît avoir bénéficié de la politique de gratuité menée par Nana Akufo-Addo, mais il attend « un président qui apporte le changement ». Esther Adobea, vendeuse de chaussures à Accra, s’inquiète de la situation économique, mais se dit prête à donner une chance à M. Bawumia d’améliorer les choses. «Je vois qu’il peut gérer le pays pour nous. Notre économie n’est pas bonne, mais elle peut faire mieux ».

Outre le coût de la vie, les dégâts économiques et écologiques causés par l’exploitation illégale de l’or sont devenus un enjeu électoral majeur. Le gouvernement du président sortant avait promis d’éradiquer ce problème, mais celui-ci s’est aggravé avec la hausse du prix de l’or. Le Ghana reste également, comme ses voisins frontaliers le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire, confronté à des risques croissants d’explosions de violence en raison des conflits jihadistes dans le nord du pays, au Burkina Faso et au Niger.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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