Dina Boluarte a comparu ce lundi à huis clos après une opération du nez en juillet dernier dont elle n’a pas signalé au Parlement comme l’exige la loi péruvienne. Elle est donc visée par une enquête pour « délit d’abandon de poste » et risque un licenciement.
Dina Boluarte, présidente du Pérou, a comparu ce lundi 13 janvier devant la justice de son pays pour une opération du nez réalisée en juillet 2023 et gardée secrète. Elle est donc accusée d’avoir abandonné son poste par les autorités.
La dirigeante s’est présentée dans la matinée au siège du parquet de Lima, où elle a été entendue à huis clos pendant plus de quatre heures avant de repartir sans faire de déclaration. C’est la première fois qu’elle témoigne dans cette affaire, qui pourrait donner lieu à une demande de destitution du Parlement, rapporte l’AFP.
Le scandale a éclaté le 5 décembre après que son ancien Premier ministre Alberto Otarola a révélé que la dirigeante s’était fait refaire le nez sans en informer le Parlement, comme l’exige la loi, en raison du risque de complications pour sa santé.
Le parquet a alors ouvert une enquête pour déterminer si Dina Boluarte, une avocate de 62 ans, avait commis un « délit d’abandon de fonction » et n’a pas informé le gouvernement et le Parlement de cette opération. Selon certains parlementaires et avocats, cela viole la Constitution, ce qui pourrait conduire à une procédure de destitution ou de vacance.
Selon l’avocat du président, Juan Carlos Portugal, il n’y a pas de délit d’omission ou d’abandon de fonction puisque « le président a signé de sa propre main 91 décrets » le jour de l’opération. « Elle était lucide et consciente, c’était une opération mineure (…) qui a duré 40 minutes dans la nuit du 28 juin 2023 », a-t-il ajouté.
Dans un message du 13 décembre, la dirigeante a confirmé l’opération, précisant qu’elle était nécessaire pour sa santé. « Ce n’était pas une intervention esthétique, mais une intervention nécessaire et essentielle pour ma santé », a-t-elle déclaré, assurant que l’intervention ne lui avait causé aucun type de handicap et n’avait pas entravé l’exercice de ses fonctions de présidente.
Elle a donc exclu de démissionner et assuré qu’elle « quitterait le palais (présidentiel) par la grande porte » à la fin de son mandat en juillet 2026. L’affaire a cependant suscité des réactions dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux, « le nez présidentiel »devient viral et inspire de nombreux mèmes.
Dina Boluarte, dont la cote de popularité est au plus bas, fait également l’objet de plusieurs autres enquêtes. Elle est en effet poursuivie pour sa responsabilité présumée dans la répression des manifestations qui ont éclaté lors de son accession au pouvoir début décembre 2022 après le limogeage de l’ancien président Pedro Castillo. La répression a fait au moins 50 morts.
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