La présidence hongroise de l’UE divise Bruxelles et les Hongrois
Ursula von der Leyen annonce le boycott de la présidence hongroise de l’UE, une décision qui répond à la mission de paix controversée de Viktor Orbán.
Comme les dirigeants européens, l’opinion publique hongroise est divisée sur la campagne diplomatique de Viktor Orbán, qu’il décrit comme une mission de paix.
La Commission européenne a annoncé qu’elle boycotterait les principaux événements de la présidence hongroise. Seuls des fonctionnaires de rang inférieur se rendront à Budapest pour les négociations, au lieu des ministres et commissaires habituels.
Dans une vidéo publiée sur Facebook, le secrétaire d’État hongrois aux Affaires européennes, Barna Pál Zsigmond, a déclaré que l’Union européenne refuse de négocier parce qu’elle veut à tout prix résoudre le conflit en Ukraine par la force des armes : « Nous regrettons que la Commission von der Leyen actuelle subordonne la prospérité, la paix et la sécurité de l’Europe à ses propres intérêts politiques. Elle ne se soucie toujours pas de l’opinion des citoyens européens, elle est toujours du côté de la guerre. Et elle fait chanter ceux qui œuvrent pour la paix, y compris la Hongrie. »
L’opposition hongroise est d’un autre avis. Selon plusieurs médias locaux, personne ne veut s’asseoir à la même table que Viktor Orbán depuis que le Premier ministre hongrois s’est rendu à Moscou et à Pékin.
Des actions qui resteront largement sans conséquences. Le politologue Gergely Rajnai a déclaré à Euronews que le Premier ministre n’avait enfreint aucune règle et qu’aucune sanction sérieuse n’était donc à prévoir : « S’il signait des documents ou menait des négociations sérieuses en tant que représentant officiel de l’UE, alors la présidence hongroise ou Viktor Orbán personnellement pourraient être sanctionnés d’une manière ou d’une autre. Mais je pense que le gouvernement est trop intelligent pour enfreindre les règles de cette façon. »
Un sommet sur les affaires étrangères doit se tenir à Budapest fin août, mais aucun ministre de l’UE n’est attendu car le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borell, organise un autre événement au même moment.
Les personnes interrogées n’en savaient pas plus sur la politique européenne que ce que les affiches du gouvernement indiquaient. Elles ne sont donc pas fières de la présidence hongroise de l’UE, mais au moins ne sont-elles pas tristes du boycott.