la présence de militants anti-avortement dans les cliniques définitivement adoptée au Parlement
FILIPPO MONTEFORTE / AFP
Recherchée par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni (ici à Rome lors d’une interview télévisée), la loi autorisant les personnes militant contre l’avortement à accéder aux cliniques de consultation a été adoptée au Parlement.
INTERNATIONAL – Une menace pour la liberté d’avorter désormais inscrite dans la loi italienne. Dans un pays où l’accès à l’avortement est déjà fragile, le Parlement a validé mardi 23 avril la loi autorisant les personnes militant contre l’avortement à accéder aux cliniques de consultation. Recherchée par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, la mesure suscite l’indignation des partis d’opposition.
La disposition adoptée permet aux régions d’autoriser les groupes « avoir une expérience qualifiée en accompagnement à la maternité » avoir accès aux femmes envisageant d’avorter dans les cliniques gérées par le système de santé publique. Le gouvernement affirme que l’amendement répond à l’objectif initial de la loi de 1978 légalisant l’avortement, en vertu de laquelle les cliniques peuvent collaborer avec de tels militants pour soutenir la maternité et mieux informer les patientes.
Groupes « anti-avortement » ont déjà accès à des cliniques de consultation dans plusieurs régions gouvernées par la droite et cette nouvelle mesure pourrait conduire à l’extension de cette pratique au niveau national.
« Un nouveau pas en arrière »
Elly Schlein, chef du Parti démocrate, la principale force d’opposition de gauche, a qualifié cette disposition « Grave atteinte à la liberté des femmes ». Pour les députés du Mouvement Cinq Étoiles (M5S), l’Italie a « a choisi de faire un nouveau pas en arrière ».
Giorgia Meloni a assuré à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas l’intention de modifier la loi sur l’avortement – dite « loi 194 » – mais ses opposants affirment qu’elle tente de compliquer le recours à l’interruption volontaire de grossesse. L’accès à l’avortement sécurisé en Italie est déjà difficile en raison du grand nombre de gynécologues qui refusent de les pratiquer pour des raisons morales ou religieuses.
Lors de la campagne électorale de 2022, Giorgia Meloni, qui se présente comme une « Mère chrétienne » opposé à l’avortement et défenseur des valeurs familiales traditionnelles, a déclaré : « Nous ne toucherons pas à la loi sur l’avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu’il existe d’autres options. »
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