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La première tentative de formation d’un gouvernement échoue

Bart De Wever, à Anvers (Belgique), le 9 juin 2024.

Les premières discussions sur la formation d’un gouvernement de coalition belge ont échoué. Bart De Wever, chef du parti conservateur flamand (N-VA), a transmis son mandat de négociateur en chef au roi Philippe, qui le lui avait confié le 10 juillet, reconnaissant l’échec de ses pourparlers avec quatre autres partis belges alors prêts à former une coalition gouvernementale, a annoncé jeudi 22 août au soir le Palais royal.

Le roi des Belges l’avait nommé « entraîneur »un rôle dévolu à celui que l’on attend généralement comme premier ministre. Cinq partis flamands et wallons s’étaient mis d’accord pour tenter de former une coalition, à l’issue des élections de juin.

Le roi Philippe entamera vendredi de nouvelles consultations « avec les présidents des cinq partis impliqués dans les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement »a indiqué le Palais Royal dans un communiqué.

Ces premières discussions ont achoppé sur des questions budgétaires, les libéraux francophones ayant rejeté une proposition de taxe sur les plus-values, soutenue par les socialistes flamands. La Belgique, avec un déficit public de 4,4% de son produit intérieur brut (PIB), est l’un des sept pays européens poursuivis pour violation des règles budgétaires de la zone euro.

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Autour de la N-VA, quatre partenaires s’étaient mis d’accord en juillet pour discuter d’un futur gouvernement. Il s’agit des libéraux du Mouvement réformateur (MR), du parti centriste Les Engagés et, côté néerlandophone, des chrétiens-démocrates (CD&V) et du Vooruit, l’ex-Parti socialiste flamand, seul partenaire de gauche. Ces cinq partis représentent ensemble une majorité de 81 des 150 sièges de la Chambre des députés belge.

Un pays connu pour être ingouvernable

A l’issue des consultations avec le roi Philippe, un autre négociateur, qui pourrait être M. De Wever lui-même, devrait en principe être désigné pour reprendre les négociations. Celles-ci pourraient durer encore plusieurs semaines, comme c’est habituellement le cas dans ce royaume.

Réputée ingouvernable, la Belgique avait vécu 541 jours sans gouvernement pleinement fonctionnel en 2010-2011. Un record dont le pays n’était pas si loin lorsque la coalition de sept partis emmenée par l’actuel Premier ministre Alexander De Croo a finalement vu le jour à l’automne 2020, 493 jours après les élections de 2019.

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Le scrutin du 9 juin, qui coïncide avec les élections européennes, a été marqué par une victoire de la droite et du centre-droit, avec un rapprochement inédit de la Wallonie (sud francophone) avec la Flandre (nord néerlandophone) où la droite est traditionnellement majoritaire. Il en résulte que la coalition de sept partis dirigée par M. De Croo perd sa majorité. Cette coalition s’appuyait fortement sur la gauche francophone. Le Premier ministre sortant a été chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination de son successeur.

En Belgique, la N-VA était déjà associée au pouvoir entre 2014 et 2018 mais le poste de Premier ministre n’est jamais revenu à un représentant de ce parti qui se revendique « nationaliste » et revendications « un degré maximal d’autonomie » pour les régions de Flandre et de Wallonie afin qu’elles puissent diriger « une politique adaptée à leur propre communauté ».

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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