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La préfecture pointe les « nombreuses défaillances » de l’exploitant de la décharge

Suite à un incendie majeur survenu sur un site de gestion de déchets à Baleone (Sarrola-Carcopino, Corse du Sud), les services de l’Etat ont procédé ce mercredi 14 août à une inspection sur place. Verdict : « Les services d’inspection ont constaté de nombreux manquements aux obligations incombant à l’exploitant du site – notamment concernant la nature et le volume des déchets stockés », a déclaré la préfecture dans un communiqué.

Dans le détail, les palettes auraient été stockées trop près des déchets métalliques. De plus, le volume de la pile de palettes était « évidemment au moins dix fois plus élevé » au volume autorisé de 150 m3, selon la préfecture.

Enfin, « une défaillance majeure de l’exploitant est signalée notamment concernant le système de rétention des eaux d’extinction. De ce fait, une pollution métallique a été constatée dans le cours d’eau situé à proximité immédiate de l’incendie, le Ponte Bonellu ».

Si, selon le représentant de l’État, cette pollution n’affecte pas le réseau d’eau potable, « Le milieu naturel est cependant directement concerné par cette pollution. Des prélèvements de précaution ont été réalisés par les services de l’Office français de la biodiversité (OFB) pour en évaluer l’ampleur. » La préfecture a saisi le procureur. Les services de l’Etat doivent également publier une mise en demeure contre l’exploitant, ainsi que des mesures d’urgence. Pour l’heure, les causes de l’incendie restent indéterminées.

« Ce type d’incendie est en augmentation depuis quelques mois »

« Il faut se poser la question de la sécurisation des sites de traitement des déchets, qui relèvent de la compétence de l’Etat, où ce type d’incendies se multiplient depuis quelques mois »interpelle le Conseil exécutif de Corse dans un communiqué. En octobre dernier, un incendie s’est déclaré sur le site de traitement des déchets de Biguglia. En France, les décharges de déchets sont des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), soumises à une réglementation et, pour certaines d’entre elles, à des contrôles périodiques. C’est le cas de la société Environnement Services, qui relève du régime intermédiaire d’enregistrement (entre autorisation et déclaration) et doit donc être soumise, au minimum, à un contrôle tous les sept ans. Selon le directeur de cabinet Florian Straser, les services de l’État sont allés au-delà de cette obligation en effectuant des contrôles en 2017, 2018, 2019 et 2021, certains sur la base de rapports. Le contrôle de 2021 a donné lieu à une « réponse satisfaisante »l’opérateur ayant corrigé des non-conformités mineures.

En 2016, une visite a toutefois révélé des lacunes : en particulier « déchets métalliques mélangés à des véhicules hors d’usage stockés dans une zone non étanche »ou des tas de déchets dépassant les hauteurs autorisées. Une nouvelle visite aurait dû avoir lieu « cette année ou l’année prochaine au plus tard »selon la préfecture.

De son côté, le maire Alexandre Sarrola se réjouit que la catastrophe n’ait pas fait de victime. « Je souhaite que les pouvoirs publics soient conscients des risques que comporte ce type d’installation. Un terrain a été retenu dans ma commune pour accueillir le futur centre de tri de Capa. Je rappelle que mon conseil municipal n’a pas encore pris de décision. Mais au vu de ce qui s’est passé, nous demanderons encore plus de garanties. Je compte aller très loin. »prévient le conseiller.

Gestion déléguée en 2023

Détenue par Patrick Rocca, la société Environnement Services exploite depuis 1988 une déchetterie dans la région d’Ajaccio. Son activité consiste notamment en « collecte, réception, tri et expédition des déchets industriels banals et des déchets ménagers recyclables », « d« Déchets d’équipements électriques et électroniques » ainsi que « pneus usagés »En février 2023, Patrick Rocca a délégué sa gestion à Vincent Barrau, qui selon les annuaires professionnels, gère deux autres de ses filiales, Rocca VL et Rocca Transports. En 2022, Environnement Services a déclaré un chiffre d’affaires de 12,7 millions d’euros pour un bénéfice net de 522 000 euros. Contacté et sollicité par l’intermédiaire de son avocat, Patrick Rocca n’a pas donné suite.

Cammile Bussière

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