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La précarité énergétique pousse les Français à réduire leur chauffage

La précarité énergétique pousse les Français à réduire leur chauffage

Un tiers des Français ont souffert du froid chez eux, contraints par la hausse des factures d’énergie. Malgré une légère amélioration, la précarité énergétique reste un problème majeur, touchant particulièrement les jeunes générations. Le médiateur de l’énergie plaide pour une protection renforcée des ménages contre les impayés, alors que des baisses tarifaires sont annoncées pour 2025.

Un hiver difficile pour de nombreux ménages

Selon le dernier rapport du Médiateur de l’Energie, La précarité énergétique reste une préoccupation majeure des Français, puisqu’un tiers d’entre eux déclarent avoir souffert du froid cet hiver, soit deux fois plus qu’en 2020. Cette situation s’explique principalement par le poids des factures énergétiques, qui pousse les ménages à limiter leur chauffage.

Frédérique Fériaud, directrice générale du médiateur national de l’énergie, rappelle que cette précarité, bien que légèrement en baisse par rapport à l’année dernière, demeure « toujours fort « . En effet, 85% des ménages expriment leur inquiétude quant au coût de l’énergie, un chiffre en baisse (89% en 2023), mais qui reste important.

Les jeunes sont particulièrement touchés : 53 % des moins de 35 ans déclarent avoir des difficultés à payer leurs factures, contre 28 % de la population générale. Pour s’adapter à cette situation, 75 % des ménages ont réduit leur chauffage, souvent en raison de contraintes financières. L’impact écologique est également pris en compte pour 44% des Français interrogés, mais reste secondaire par rapport aux impératifs économiques. Face à cette situation, certains envisagent d’entreprendre des travaux d’isolation, même si cette proportion (29 %) est en légère baisse par rapport à l’année précédente.

Vers une baisse des prix en 2025 ?

La question de l’énergie non payée a donné lieu à plus d’un million d’interventions en 2023, dont 265 000 coupures d’électricité et de gaz. Même si ce chiffre est en baisse de 18% sur un an, il reste préoccupant. Dans le même temps, les réductions de puissance électrique, mesure appliquée aux ménages bénéficiant du chèque énergie ou en difficulté de paiement, ont augmenté de 15%, atteignant 736 000 cas. Cette mesure permet de réduire la consommation électrique d’un ménage tout en maintenant un niveau minimum de fonctionnement des appareils essentiels comme un réfrigérateur ou un téléphone.

Frédérique Fériaud milite pour une interdiction totale des coupures d’électricité en cas de non-paiement, soulignant que « l’électricité est une nécessité fondamentale « . Elle déplore qu’à l’heure actuelle, l’électricité ne bénéficie pas de la même protection que l’eau, pour laquelle les coupures sont illégales en France. Elle propose de renforcer le système de  » puissance réduite » pour les ménages en difficulté, afin de garantir un accès minimal à l’énergie.

Face à l’envolée des prix de l’énergie ces dernières années – une hausse de 47 % pour l’électricité entre 2020 et 2024, selon le médiateur – les consommateurs pourraient bénéficier d’une accalmie dès le début de l’année prochaine. Selon Olga Givernet, députée et porte-parole du débat sur l’énergie, 80 % des Français sous contrat aux tarifs réglementés devraient voir leur facture d’électricité baisser en février 2025. Cette annonce fait suite aux propos de Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie, qui avait a évoqué une baisse de 15 % des tarifs réglementés cet été, un ajustement rendu possible par la baisse des prix de marché.

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