La pratique du télétravail occasionnel multipliée par trois entre 2019 et 2023, selon une étude
Une étude de la Dares, publiée mardi, indique que la part des salariés pratiquant le télétravail au moins occasionnellement est passée de 9% à 26% entre 2019 et 2023.
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La pratique du télétravail occasionnel a presque triplé entre 2019 et 2023, selon une étude de la Dares (ministère du Travail) publiée mardi 5 novembre. La part des salariés pratiquant le télétravail au moins occasionnellement, soit quelques jours ou demi-journées par mois, est passée de 9% à 26% sur cette période, avec un point culminant lors de la crise Covid. Selon cette étude, 42% des salariés déclarent avoir expérimenté au moins une fois le télétravail entre mars 2020 et début 2021, période marquée par les deux premiers confinements.
La pratique intensive du télétravail, trois jours ou plus par semaine, a également augmenté, mais dans une moindre mesure. S’il concernait 1% des salariés en 2019, avant de culminer à 18% en 2021 lors de la crise sanitaire, il n’est plus une réalité que pour 5% des salariés en 2023. Le télétravail intensif est progressivement remplacé par des formes régulières de télétravail modéré (un ou deux jours par semaine) ou occasionnellement.
L’augmentation du télétravail est portée principalement par les cadres, en premier lieu les ingénieurs suivis par les cadres des services administratifs, comptables et financiers, et les cadres commerciaux et technico-commerciaux. Selon la Dares, la progression du télétravail « s’accompagne également d’une représentation accrue des femmes », des plus qualifiés, principalement dans le secteur privé et en CDI.
Selon l’étude, environ un tiers des salariés souhaitent poursuivre ou débuter le télétravail en 2023. Parmi ceux qui ne télétravaillent pas, plus d’un salarié sur dix considère son poste en télétravail et souhaite adopter cette pratique.
Concernant les conditions de travail des télétravailleurs, la Dares constate que les télétravailleurs ont plus d’autonomie et travaillent moins intensément lorsqu’ils sont à distance plutôt que sur site. « En revanche, le soutien qu’ils peuvent obtenir de leurs collègues ou supérieurs est réduit », notamment dans la fonction publique.
Les télétravailleurs sont généralement en meilleure santé que les autres salariés qui ne télétravaillent pas, sont moins fréquemment malades et continuent à travailler davantage lorsqu’ils sont malades, notamment les femmes. La pratique du télétravail favorise l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, notamment pour les hommes. En revanche, le travail domestique n’est pas mieux réparti entre les femmes et les hommes, sauf parmi les couples avec de jeunes enfants. « Qu’elles télétravaillent ou non, les femmes sont plus préoccupées que les hommes par la gestion quotidienne de leur foyer, indicateur de la charge mentale qui pèse sur elles »ajoute Dares.
Méthodologie : Les résultats de cette étude s’appuient sur trois enquêtes distinctes de la Dares, la première sur les conditions de travail, la seconde sur l’expérience du travail et du chômage pendant la crise sanitaire liée au covid-19 et la troisième sur l’expérience du travail et du chômage depuis la crise sanitaire, couvrant respectivement 20 687 salariés, 15 344 salariés et 23 662 salariés. Ils concernent uniquement les personnes exerçant une activité salariée en France métropolitaine âgées de 20 à 62 ans.
Selon ses critères, un salarié est considéré comme télétravailleur s’il déclare pratiquer le télétravail au moins occasionnellement, c’est-à-dire au moins quelques demi-journées par mois. En 2023, 6,1 millions de salariés travailleront à distance, contre 2,0 millions en 2019.