La possession de pilules abortives devient un crime en Louisiane
Jeudi, les élus de l’État conservateur de Louisiane, situé dans le sud des États-Unis, ont définitivement approuvé un projet de loi criminalisant la possession de pilules abortives sans ordonnance. Adopté par le Sénat et la Chambre des représentants de Louisiane, le texte classe les pilules abortives parmi les substances dangereuses. C’est une première dans le pays. Cette décision met surtout fin à une longue série tragique débutée l’année dernière. La nouvelle loi devrait être rapidement promulguée par le gouverneur républicain Jeff Landry.
Le projet de loi place la mifépristone et le misoprostol, largement utilisés pour l’avortement, au même niveau que le Valium et le Xanax. Ainsi, la possession de ces pilules sans ordonnance sera, à l’avenir, passible de peines de prison et de plusieurs milliers de dollars d’amende. Le texte exempte toutefois de poursuites les médecins agréés, ainsi que les femmes enceintes si elles détenaient ce médicament pour leur propre usage.
Une législation inacceptable
Avant l’adoption du texte par les élus de Louisiane, la vice-présidente Kamala Harris avait qualifié cette proposition d’« inacceptable ». « Soyons clairs : c’est à cause de Donald Trump », a-t-elle ajouté. Selon elle et de nombreux observateurs du pays, l’ancienne présidente est à l’origine du renversement de la Cour suprême sur l’avortement en 2022. Suite à ce changement de position, plusieurs États à majorité républicaine ont interdit ou restreint le droit à l’avortement. La Louisiane en fait partie puisque l’État y a interdit presque tous les avortements la même année.