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La popularité du Premier ministre Keir Starmer s’érode après les émeutes anti-immigration

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Une enquête publiée par le Télégraphe montre que la période de grâce est déjà terminée pour le chef du gouvernement travailliste, en poste depuis début juillet.

Outre-Manche, Keir Starmer n’aura pas profité très longtemps de son état de grâce. Le nouveau Premier ministre travailliste, fort de sa large victoire aux élections générales du 4 juillet, a vu sa cote de popularité s’effondrer à la suite des émeutes anti-migrants qui ont secoué le Royaume-Uni après l’attaque au couteau de Southport le 29 juillet. C’est le résultat d’un sondage de l’institut Savanta publié par le quotidien Télégraphe 10 août : sa popularité nette (différence entre les opinions positives et négatives, ndlr), qui était passée de +2% le 30 juin à +15% le 26 juillet, est tombée à +4%, le niveau qu’il avait atteint lors des élections.

« La popularité de Starmer semble être revenue sur terre après la période de lune de miel post-électorale », a-t-il résumé avec le Télégraphe Chris Hopkins, le directeur de la recherche politique de Savanta. La part des électeurs ayant une opinion très défavorable du Premier ministre britannique est notamment passée de 16% à 22%. Cette baisse de popularité de Keir Starmer s’observe également dans un autre sondage, réalisé cette fois par l’institut YouGov, qui montre que 49% des Britanniques interrogés estiment que le Labour a mal géré les émeutes, contre 31% qui estiment qu’il a été à la hauteur. Dans le détail, 52% des personnes interrogées lui reprochent un manque de fermeté face aux émeutiers.

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Plus populaire que ses concurrents

Keir Starmer pourra néanmoins se rassurer en se comparant aux autres responsables politiques britanniques. Aucun ne fait mieux et il est aussi le seul dont la popularité nette est positive. Ed Davey, le chef des Lib Dems, affiche -1% tandis que le souverainiste Nigel Farage et le conservateur Rishie Sunak ferment la marche (respectivement -19% et -31%). Surtout, aucun n’a progressé depuis le début des émeutes. Et les ministres de Keir Starmer s’en sortent moins bien que lui : par exemple, Yvette Cooper, la ministre de l’Intérieur, affiche une popularité nette négative (-5%). Pour le Labour, fin de l’état de grâce ne rime donc pas, à ce jour, avec disgrâce.

Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un premier test politique pour le Premier ministre et son gouvernement, puisque près de 800 manifestants ont été arrêtés et certains ont été condamnés à des peines allant jusqu’à trois ans de prison. Depuis une semaine, de violentes émeutes éclatent à travers le pays, à proximité de centres d’accueil de migrants et de mosquées. Keir Starmer dénonce les actions de « voyous d’extrême droite » mais sait, en même temps, que cette flambée de violence est alimentée par un rejet croissant et beaucoup plus large de l’immigration de masse, que beaucoup de Britanniques considèrent comme une menace. Sous sa direction, le Labour a également pris un virage visant à durcir la politique d’immigration du Royaume-Uni.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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