Nouvelles

La Pologne et la Grèce appellent l’Union européenne à adopter un bouclier antimissile

En février, la Grèce a annoncé qu’elle rejoindrait l’European Sky Shield Initiative (ESSI), un projet de bouclier antimissile lancé en octobre 2022 par Berlin, dans le cadre de l’Otan. Il s’agit plus précisément de développer une défense aérienne multicouche à l’échelle européenne, en favorisant la mutualisation des achats de capacités dédiées. Parmi les systèmes sélectionnés figurent l’IRIS-T SLM, produit par le groupe allemand Diehl Defence, l’Arrow-3, conçu par Israël avec le soutien des États-Unis, et l’américain Patriot PAC-3, dont certains composants sont produits en Allemagne.

Comme la France et l’Italie, la Pologne s’est d’abord tenue à l’écart de l’ESSI, le président polonais Andrzej Duda le qualifiant de « projet commercial allemand ». Cependant, bien qu’arrivé en tête aux dernières élections législatives, le PiS, dont il est issu, n’est pas parvenu à trouver des accords politiques pour continuer à gouverner, contrairement au centriste Donald Tusk, avec qui il doit désormais composer.

Mais sur de nombreux sujets, M. Tusk entend revenir à la politique suivie par Mateusz Morawiecki, son prédécesseur, quitte à se heurter frontalement à M. Duda, comme cela s’est produit récemment sur l’opportunité de rejoindre le bouclier anti-missile allemand. projet.

Ainsi, en avril, après avoir rencontré Mette Federiksen, son homologue danoise, M. Tusk a évoqué la possibilité d’une adhésion de la Pologne à l’ESSI, qu’il a comparé à tort au « Dôme de fer » israélien, qui n’est que la « première couche » du système juif. défense aérienne de l’État, les deux autres étant respectivement constitués des systèmes « David’s Sling » et « Arrow ».

« La récente attaque iranienne (contre Israël) a confirmé l’importance de disposer d’un système similaire à celui de la défense aérienne israélienne, le Dôme de Fer. (…) Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre que nous sommes peut-être aussi dans une zone dangereuse », a déclaré M. Duda, avant d’estimer que l’ESSI pourrait être « complémentaire » aux capacités polonaises. dans cette affaire. Celles-ci ne seront pas négligeables puisque Varsovie a commandé des batteries Patriot supplémentaires, le système CAMM conçu par MBDA et un système intégré de commandement de combat de défense aérienne et antimissile (IBCS).

Lors de l’attaque massive lancée par l’Iran le 13 avril, 99 % des drones et missiles ont été interceptés, non seulement par les systèmes anti-missiles israéliens (qui couvrent une zone équivalente à celle d’un département français, ndlr) mais aussi par l’aviation de chasse, dont le rôle aura été déterminant. Par ailleurs, un bouclier antimissile nécessite également de disposer de moyens de détection (ou d’alerte précoce), tels que des radars et des satellites, ainsi que d’une chaîne de commandement et de contrôle solide (C2).

Peut-on dès lors envisager de mettre en place une telle défense antimissile à l’échelle européenne, sachant que, par exemple, celle déployée par les États-Unis pour protéger leur territoire a coûté jusqu’à présent plus de 40 milliards de dollars ? ?

En tout cas, M. Duda le souhaite, tout comme Kyriakos Mitsotakis, son homologue grec. Le 23 mai, les deux hommes ont adressé une lettre commune à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pour plaider la cause d’un « bouclier anti-missile » censé protéger l’Union européenne (UE) de « toute menace entrante ». » (drones, avions, missiles).

« L’Europe sera en sécurité aussi longtemps que le ciel au-dessus d’elle le sera », a soutenu MM. Mitsotakis et Tusk, membres du Parti populaire européen (PPE), comme Mme von der Leyen. Cette lettre tombe également à point nommé… puisque ce dernier a évoqué au moins deux fois la nécessité d’un bouclier anti-missile ces derniers jours…

En tout cas, pour MM. Mitsotakis et Tusk, un tel bouclier « renforcera la dissuasion européenne » ainsi que les « capacités de défense globales » de l’UE. En outre, cela encouragera la Base industrielle et technologique européenne de défense (EDTI-E) à « développer des technologies de pointe et à devenir un ‘leader mondial’ dans ce domaine », ont-ils déclaré. « Ce sera un catalyseur qui permettra à l’Europe de moderniser davantage ses industries de défense et de sécurité », ont-ils insisté.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page