Grand jour pour les détracteurs de l’accord entre l’Europe et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), soit l’ensemble de la classe politique française, qui y trouve une unité rare. Non seulement la majorité des députés ont voté mardi contre l’accord – 484 voix contre 70 -, avant un vote similaire attendu au Sénat mercredi, mais la Pologne leur a apporté une aide décisive. Depuis Varsovie, le Premier ministre Donald Tusk, bien que pro-libre-échange, a déclaré que son gouvernement était opposé aux résultats des négociations en cours pour le secteur agricole, et qu’il ne pouvait pas accepter l’accord « sous sa forme actuelle ». C’est exactement la position de Paris, qui réitère son opposition au texte « en l’état ». Formule énigmatique, puisque la Commission ne l’a pas encore publiée. « Comme nous l’entendons, l’accord ne répond pas à nos exigences de réciprocité environnementale et commerciale », précise le ministre de l’Europe Benjamin Haddad.
