toin choc d’offre négatif, c’est-à-dire la réduction du niveau d’offre de biens et services, peut provenir d’une hausse du prix des matières premières importées (pétrole, gaz naturel, métaux industriels), d’une augmentation significative des salaires résultant de de fortes tensions sur le marché du travail, voire des obstacles au commerce mondial. Une baisse de l’offre de biens et services par rapport à la demande entraîne une augmentation de l’inflation en même temps qu’un déclin de la croissance. Aujourd’hui encore, les économies américaine et européenne subissent les effets d’un tel choc d’offre : les restrictions sur le commerce mondial et les difficultés de recrutement, qui font grimper les salaires, sont toujours là.
Traditionnellement, la réaction de la politique économique à un choc d’offre négatif est de passer à une politique monétaire plus restrictive : hausse des taux directeurs de la banque centrale, c’est-à-dire des taux d’intérêt à court terme ; réduction de la masse monétaire (resserrement quantitatif), c’est-à-dire une réduction de la taille du bilan de la banque centrale. C’est la politique mise en œuvre aux États-Unis et dans la zone euro respectivement depuis le printemps et l’été 2022. Mais cette réaction pose de sérieux problèmes.
Premièrement, les délais entre la mise en œuvre d’une politique monétaire restrictive et ses effets stabilisateurs sur l’inflation sont longs – au moins un an et demi –, ce qui permet une inflation due à un choc soudain (par exemple, une hausse des prix des matières premières) matériaux) pour se transformer en inflation des salaires à travers les mécanismes d’indexation des salaires sur les prix. C’est clairement ce qui s’est passé aux États-Unis, et plus encore en Europe, avec la forte hausse des salaires (4,5 % sur un an aux États-Unis en 2023, et 5,5 % dans la zone euro), conséquence des hausses de salaires. les prix du gaz naturel, du fret maritime, des semi-conducteurs et des matières premières alimentaires à partir de mi-2021.
Des besoins élevés
La politique monétaire restrictive n’est alors plus très efficace pour lutter contre l’inflation. On estime qu’une augmentation de 400 points de base (4 points de base) des taux d’intérêt directeurs de la banque centrale est nécessaire pour réduire l’inflation de 100 points de base.
Cette faible efficacité vient probablement du fait qu’ils n’ont un effet significatif que sur une seule composante de la demande de biens et services, l’immobilier résidentiel et commercial, mais beaucoup moins sur l’investissement des entreprises ou la consommation des consommateurs. ménages. Alors que les investissements dans la construction (logements, bureaux, locaux commerciaux, etc.) représentent en moyenne 10 % du PIB, une politique monétaire restrictive ne ralentit que 10 % de la demande, d’où sa faible efficacité pour réduire l’inflation.
Il vous reste 55,17% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.