La police soupçonne l’une des six victimes d’un empoisonnement au cyanure
La police thaïlandaise affirme que l’une des six personnes retrouvées mortes dans un hôtel de Bangkok a empoisonné les autres avec du cyanure.
L’enquête avance après la mort suspecte de six étrangers dans un hôtel de luxe de Bangkok. La police thaïlandaise affirme que l’une des victimes a commis les meurtres, en empoisonnant au cyanure pour de l’argent.
« L’une des six personnes tuées était à l’origine de cet incident, utilisant du cyanure », a déclaré Noppasil Poonsawas, commandant adjoint de la police de Bangkok en charge des enquêtes, lors d’une conférence de presse mercredi 17 juillet.
« Nous sommes convaincus qu’une des six personnes retrouvées mortes a commis ce crime », a-t-il ajouté.
Dettes
Le mobile du crime serait lié à des dettes de plusieurs millions de bahts (un million de bahts équivalant à 25 000 euros), selon le responsable.
Les corps sans vie de six personnes d’origine vietnamienne, trois hommes et trois femmes, âgés de 37 à 56 ans, ont été découverts mardi dans une suite du Grand Hyatt Erawan Bangkok, au coeur du centre touristique de la capitale.
Quatre des morts étaient vietnamiens, a indiqué mercredi le ministère vietnamien des Affaires étrangères, et les deux autres étaient des ressortissants américains.
Les circonstances mystérieuses de leur mort ont alimenté de nombreuses rumeurs, et plusieurs médias ont d’abord évoqué une fusillade, avant que celle-ci ne soit démentie par les enquêteurs.
Traces de cyanure
Des photos publiées par la police montrent des plats thaïlandais sur la scène du crime, apparemment intacts, et deux thermos devant des tasses.
Les premiers tests ont révélé la présence de cyanure dans six tasses de thé, selon la police. Le cyanure est connu pour être un poison extrêmement toxique qui peut agir rapidement.
Les enquêteurs ont également révélé qu’aucun mouvement n’avait été observé après lundi après-midi autour de leur chambre, indiquant que les décès auraient pu survenir la veille de la découverte des corps.
L’hypothèse d’une septième personne présente dans le groupe, évoquée un moment par les médias, a été abandonnée par la police, ont-ils précisé.
A Washington, le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, a présenté ses « plus sincères condoléances aux familles des victimes », affirmant que la situation était « suivie de près ». Les autorités vietnamiennes sont également en contact avec leurs homologues thaïlandaises, a indiqué le ministère vietnamien des Affaires étrangères.
Le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin avait évoqué dans la matinée une « affaire privée », sans rapport avec « un vol » ou une question de « sécurité nationale ».
Réputation du Royaume
Il a assuré que la tragédie n’affecterait pas le tourisme, un secteur vital pour l’économie thaïlandaise, dans un contexte de croissance atone après la pandémie de Covid-19.
Le royaume a accueilli 28 millions de visiteurs étrangers en 2023, et espère encore plus cette année, pour se rapprocher du niveau record de 2019 (environ 40 millions).
Le Grand Hyatt Erawan Bangkok, avec plus de 350 chambres, est l’un des hôtels cinq étoiles les plus réputés de la capitale, à proximité d’un célèbre temple et de centres commerciaux populaires.
Les autorités tentent notamment d’améliorer la réputation du royaume, parfois associée aux escroqueries et à l’insécurité.
La Thaïlande a été le théâtre de plusieurs affaires criminelles sordides et très médiatisées, comme celle du tueur en série français Charles Sobhraj, surnommé « Le Serpent », lié à au moins deux douzaines de meurtres, principalement de touristes, dans les années 1970.
L’année dernière, une Thaïlandaise a été accusée d’avoir tué 14 personnes par empoisonnement au cyanure, invoquant un mobile lié à l’argent.