MENAHEM KAHANA/AFP
Seules quelques centaines d’hommes resteraient déployés dans l’enclave. L’Iran menace de frapper les ambassades israéliennes à l’étranger.
À Tel-Aviv
La date n’a sans doute pas été choisie au hasard. Six mois jour pour jour après les massacres commis par le Hamas, l’armée israélienne a annoncé dimanche avoir retiré dans la nuit tous ses soldats du sud de la bande de Gaza. « Notre mission était accomplie, il n’y avait plus de raisons opérationnelles d’y rester », a expliqué un porte-parole. Il faisait référence à quatre mois de violents combats dans la région de la ville de Khan Younes, « où des milliers de terroristes ont été éliminés ».« Les forces sont sorties et préparent leurs prochaines missions (…) dans le secteur de Rafah », a prévenu Yoav Gallant, le ministre de la Défense.
Seules quelques centaines de soldats restent désormais sur le terrain dans la bande de Gaza, alors qu’au plus fort des opérations, leur nombre s’élevait à 30 000 à 40 000 hommes. La seule unité encore présente est déployée le long d’un « couloir » qui coupe la bande de Gaza en deux d’est en ouest, afin d’empêcher les centaines de milliers de Palestiniens qui ont fui le nord de l’enclave depuis le début de la guerre de rentrer chez eux. Le redéploiement des forces n’implique pas explicitement que le gouvernement de Benjamin Netanyahu a renoncé à lancer une attaque de grande envergure à Rafah, dans le sud. « Nous sommes à un pas de la victoire »a déclaré dimanche le Premier ministre, avant de préciser : « Il n’y aura pas de cessez-le-feu sans le retour des otages. »
Les États-Unis et les Européens ont multiplié ces dernières semaines les avertissements contre une opération à grande échelle à Rafah, faisant planer le spectre d’une catastrophe humanitaire dans une zone où plus d’un million de Palestiniens se sont réfugiés dans de mauvaises conditions. les plus précaires.
Rappel des réservistes
A cet égard, des responsables militaires israéliens ont insisté sur le fait que le retrait des troupes du sud de Gaza n’était en aucun cas lié aux pressions exercées par Joe Biden la semaine dernière lors d’un entretien présenté comme très tendu avec Benjamin Netanyahu. . De son côté, le Hamas a réagi à l’annonce israélienne en tirant cinq roquettes depuis Khan Younes vers le sud d’Israël, qui n’ont causé ni dégâts ni victimes.
Les responsables militaires israéliens ont insisté sur le fait que le retrait des troupes du sud de Gaza n’était en aucun cas lié aux pressions exercées par Joe Biden la semaine dernière lors d’un entretien présenté comme très tendu avec Benjamin Netanyahu.
Sur un autre front, la situation risque de dégénérer à tout moment. Un responsable iranien a déclaré dimanche que les ambassades israéliennes sont des cibles légitimes après l’élimination à Damas du général Mohammad Reza Zahedi, un haut responsable des Gardiens de la révolution, ainsi que de plusieurs autres officiers supérieurs. La menace est prise très au sérieux. Les représentations israéliennes dans le monde ont été placées en état d’alerte accrue, les diplomates étant invités à surveiller leurs arrières.
Yoav Gallant, le ministre de la Défense, a tenté de calmer la population suite à des informations, notamment américaines, selon lesquelles l’Iran pourrait lancer des drones à longue portée ou des missiles de croisière directement depuis son territoire, vers Israël, sans charger ses alliés, comme comme le Hezbollah libanais, avec ce type d’attaque. « Nous avons accéléré les préparatifs pour être prêts à réagir à tout scénario auquel l’Iran serait confronté », a assuré le ministre. La semaine dernière, l’armée a brouillé l’accès au système GPS utilisé pour les applications destinées à guider les automobilistes. Objectif : tromper le guidage d’éventuels missiles iraniens. L’armée israélienne a également rappelé les réservistes servant dans la défense aérienne.
