La police demande l’inculpation de Jair Bolsonaro pour tentative de « coup d’État » en 2022
Une opération secrète, baptisée « Dague verte et jaune », aurait visé à assassiner Lula, président nouvellement élu du Brésil, fin 2022. L’ancien président brésilien a accusé le juge chargé de l’enquête d’avoir agi en dehors de « la loi ». .
La police fédérale brésilienne a recommandé jeudi l’inculpation de l’ancien président Jair Bolsonaro pour tentative présumée de coup d’État afin de « se maintenir au pouvoir » malgré sa défaite électorale contre Lula en 2022. Une opération secrète appelée « Dague verte et jaune » aurait eu pour objectif d’assassiner Lula. Trente-six autres personnalités font également l’objet d’une demande de mise en examen dans le cadre de cette enquête, dont le rapport final a été transmis jeudi à la Cour suprême, a détaillé la police dans un communiqué.
« La Police fédérale a conclu ce jeudi l’enquête sur l’existence d’une organisation criminelle qui a agi de manière coordonnée en 2022, dans le but de maintenir le président de l’époque au pouvoir », détaille ce communiqué. Le rapport final a été envoyé à la Cour suprême, avec la demande d’inculper 37 personnes pour les crimes d’abolition violente de l’État de droit démocratique, de coup d’État et d’organisation criminelle. Juge Alexandre de Moraes « faire tout ce que la loi ne dit pas »a réagi sur X Jair Bolsonaro.
Le rapport de la police fédérale doit ensuite être soumis par la Cour suprême au parquet général, qui devra décider sur cette base s’il y a lieu ou non d’engager des poursuites contre l’ancien chef de l’Etat (2019-2023). La liste des 37 personnes dont les enquêteurs ont recommandé l’inculpation comprend également d’anciens ministres du gouvernement de Bolsonaro, dont le ministre de la Défense Walter Braga Netto, qui était également son candidat à la vice-présidence de 2022.
Quatre militaires arrêtés mardi
Le général Augusto Heleno, ancien ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle, considéré comme l’éminence grise de l’ex-président, et Alexandre Ramagem, qui était à la tête des services de renseignement sous son mandat, ont également été visés.
Quatre militaires, dont un ancien collaborateur de Jair Bolsonaro, avaient déjà été arrêtés mardi, soupçonnés d’avoir fomenté une « Coup d’État ». Ces arrestations ont eu lieu en plein sommet du G20. Une source policière a indiqué que les suspects arrêtés avaient été mobilisés pour sécuriser l’événement à Rio de Janeiro, ce que l’armée a ensuite démenti.
Quatre des cinq suspects, un général de réserve et trois lieutenants-colonels, étaient «des soldats ayant suivi une formation des forces spéciales»qui ont «ont utilisé leur haut niveau de connaissances technico-militaires» pour promouvoir ce projet visant à « empêcher le gouvernement légitimement élu d’entrer en fonction en 2022 ».
Le plan prévoyait l’assassinat de Luiz Inacio Lula da Silva ainsi que du vice-président élu, Geraldo Alckmin, le 15 décembre 2022, soit deux semaines avant leur investiture, a indiqué la police fédérale dans un communiqué. Le plan aurait alors été d’arrêter puis d’exécuter le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, un puissant magistrat détesté par Jair Bolsonaro.
