La PME québécoise qui est l’un des leaders mondiaux dans le secteur du pneu
Lorsqu’il achète une cintreuse d’aluminium dans un garage en 2002, Martin Depelteau ne se doutait pas qu’il allait développer une entreprise d’accessoires et d’équipements pour pneus qui deviendrait un leader mondial dans son domaine. Un secret bien gardé au Québec.
« Nous étions dans le secteur de l’acier. J’ai acheté la machine et j’ai vu le support à pneus derrière, se souvient Depelteau. Nous avons fini par acheter cette petite entreprise et nous avons commencé à produire des supports à pneus pour l’entreposage. »
« Un mentor m’a dit que si je trouvais un produit, je devrais créer une entreprise et que j’aurais des opportunités. C’est ce qui s’est passé. »
Le PDG de Martins, Martin Depelteau, est resté humble malgré le succès international de son entreprise.
Photo avec l’aimable autorisation de Martins
Lentement mais sûrement, l’entreprise basée à Farnham, en Estrie, étend son marché aux États-Unis. Les produits Martins commencent à se bâtir une réputation enviable dans les garages et les grandes entreprises.
« Après avoir réalisé plusieurs supports, on nous a demandé d’autres types de produits liés aux pneus, ajoute M. Depelteau. Nous avons notamment développé des gammes d’équipements pour la manutention des pneus. »
Tout au long de sa carrière, l’entrepreneur québécois a souvent suivi son instinct. Il n’a par exemple pas hésité à faire un voyage en Asie pour jauger la concurrence. Un périple qui s’est avéré très payant.
« En Amérique du Nord, les choses commençaient à devenir difficiles en termes d’expédition. Envoyer une remorque en Californie pouvait coûter 5 000 $, mais depuis l’Asie, c’était 2 000 $ », explique-t-il. « Cela nous a aidé à développer notre marché à l’international. »
Michelin : un point fort
Après plusieurs années de travail acharné, la PME québécoise a pris son envol avec un important contrat avec le manufacturier Michelin en 2016.
« Cette entente nous a donné les ressources financières nécessaires pour continuer à développer de nombreux produits. Nous sommes passés à une autre dimension », ajoute M. Depelteau.
« D’un autre côté, nous avons compris que c’est bien beau de développer des produits, mais quand on achète un produit qui a un marché bien établi, il y a beaucoup de synergie. »
C’est pourquoi son entreprise s’est lancée dans une phase d’acquisition d’entreprises. Martins a fait ses premiers pas en 2019 en achetant Magnum+, une entreprise canadienne. Puis, trois ans plus tard, l’entreprise québécoise a franchi une étape majeure en Europe en acquérant Checkpoint, une entreprise basée en Angleterre.
En 2024, les produits Martins sont désormais vendus dans 70 pays à travers le monde. Malgré l’immense succès de son entreprise, Depelteau garde les pieds sur terre.
« On n’y pense pas quand on travaille et on ne rend pas compte de ses succès. On a fait beaucoup de chemin, alors que j’ai démarré mon entreprise seule dans un garage. »
Un coup de main
Au cours des dernières années, Depelteau et son équipe ont réalisé qu’il est difficile d’être en mode acquisition avec le financement traditionnel.
Cette semaine, Depelteau et ses six administrateurs ont décidé de vendre 75% des actions de l’entreprise à Walter Capital pour permettre à Martins de poursuivre son expansion à travers le monde.
« Nous avons une liste d’une quarantaine d’entreprises que nous souhaiterions acquérir. Walter apporte des ressources, mais aussi une structure », explique le PDG, qui compte 80 salariés, dont 50 dans son usine de Farnham. « Ils font des acquisitions plusieurs fois par an. C’est leur métier. »
« Nous sommes doués pour intégrer des entreprises. Nous leur laissons le soin de gérer les aspects juridiques et fiscaux. C’est leur force. Si vous voulez grandir, c’est par acquisition. »
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