La pluie à Paris et les sabotages du réseau ferroviaire français suscitent l’inquiétude à l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques vendredi soir, un défilé sur la Seine que les organisateurs promettent grandiose.
« Ça ira ! » Pour que la réalité soit à la hauteur du titre officiel de l’émission, les autorités françaises devront se montrer plus actives que prévu vendredi.
La nuit précédente, les infrastructures du réseau ferroviaire avaient été la cible de dégâts, notamment criminels, dans plusieurs régions. « Une attaque massive pour paralyser le réseau »décrit la SNCF selon laquelle les perturbations devraient « dure au moins tout le week-end » et touche 800 000 voyageurs.
Parmi eux figurent sans doute nombre des 320.000 spectateurs attendus à la parade nautique des athlètes qui débutera à 19h30, pour la première cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques jamais organisée hors d’un stade, un enjeu de sécurité majeur pour la France et un pari des organisateurs et du CIO, validé par Emmanuel Macron.
Les grilles du périmètre sont ouvertes aux spectateurs depuis 15h30. Des milliers de spectateurs attendaient dans de longues files d’attente. Certains ont dû patienter plus longtemps que prévu aux guichets car les scanners de billets n’avaient pas encore été livrés.
Plusieurs billets ont été annulés en raison d’un « bogue » l’informatique qui était « en cours de règlement »selon un des services de Paris-2024 contacté par l’AFP.
« Aucun impact »
Le Premier ministre français Gabriel Attal a appelé à la prudence à l’égard des auteurs et commanditaires du sabotage du réseau ferroviaire : « L’enquête commence » sur cette attaque « préparé et coordonné ».
Dans » colère « sur la chaîne BFMTV, la ministre des Sports et des Jeux Olympiques Amélie Oudéa-Castéra s’en est prise à ceux qui entreprennent « sabotage » Les Jeux de« des sportifs qui en rêvent depuis des années ».
Quelques heures plus tard, au Comité olympique français (CNOSF), son ton était plus rassurant : « Nous n’allons pas nous laisser déstabiliser, nous avions anticipé tous ces scénarios, nous parlons depuis des mois des risques, des menaces, terroristes, d’extrême droite, d’extrême gauche, cyber, NRBC (nucléaire, radiologique, biologique ou chimique). »
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, qui a assisté au relais de la flamme au village olympique, a réitéré que « pleine confiance dans les autorités françaises ». L’attaque « Cela n’aura pas d’impact sur la cérémonie »a promis la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.
Outre la cérémonie d’ouverture, il faudra organiser le bon transport des délégations ce week-end. La SNCF a assuré que « Tous les transports des équipes et du personnel accrédité seront assurés le samedi ».
Là « Équipe de rêve » L’équipe américaine de basket est inquiète : basée à Paris, elle doit se rendre à Lille en TGV pour affronter la Serbie dimanche en ouverture du tournoi masculin. Le tournage démarre ce week-end à Châteauroux ; les compétitions de voile débutent dimanche à Marseille ; des matchs de football sont prévus en province…
La pluie attendue
Autre préoccupation : la pluie. Au fil des heures, le pessimisme des prévisionnistes ne cesse de croître. Météo-France annonce désormais « pluie, venant de l’ouest tout au long de la cérémonie et qui pourrait s’intensifier »Des averses sont tombées peu avant 18h00. Elles pourraient également mettre en péril la qualité de l’eau de la Seine en vue des épreuves de triathlon la semaine prochaine.
Présentant un enjeu d’image fort pour la France, la cérémonie était placée sous haute protection, les risques terroristes et cyberattaques ayant été mis en évidence dans un contexte géopolitique très tendu avec les guerres en Ukraine et à Gaza.
Mardi, un homme russe d’une quarantaine d’années a été arrêté et placé en détention, soupçonné d’avoir « d’organiser des événements susceptibles de déstabiliser les Jeux »selon le parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête pour « renseignements auprès d’une puissance étrangère en vue de provoquer des hostilités en France »Le Kremlin a déclaré vendredi qu’il n’avait aucune » aucune information « sur cette arrestation.
L’hypercentre de Paris est entièrement fermé depuis plusieurs jours, accessible uniquement aux personnes accréditées ou munies d’un QR Code. Les 85 bateaux qui transporteront les délégations sont soumis à une surveillance étroite.
Jamais autant de forces de police n’ont été mobilisées, avec 45 000 policiers et gendarmes déployés, 2 000 agents de sécurité privée, 1 000 policiers municipaux parisiens, un contingent de 10 000 militaires.
Lady Gaga et Aya Nakamura ?
Une centaine de dignitaires sont attendus dans la tribune officielle, sur le parvis du Trocadéro, face à la tour Eiffel, d’où ils suivront le défilé.
En milieu d’après-midi, Emmanuel Macron a commencé à accueillir quelque 85 chefs d’État et de gouvernement étrangers à l’Élysée pour une réception avant la cérémonie.
Le réalisateur Thomas Jolly travaille sur ce projet depuis 18 mois. S’il a avoué vouloir promouvoir la culture et la diversité françaises, le contenu est gardé secret autant que possible.
Tout ce que l’on sait, c’est que le défilé des bateaux des délégations sera ponctué de douze scènes jusqu’à l’ouverture officielle des Jeux puis l’allumage de la flamme, portée vendredi par les stars américaines Snoop Dogg et Pharrell Williams dans le département voisin de la Seine-Saint-Denis.
Depuis des mois, les questions fusent autour de l’identité des chanteuses : Céline Dion, Lady Gaga sont à Paris. Aya Nakamura, la chanteuse francophone la plus écoutée au monde, prendra le micro lors de la cérémonie.
Le suspense est encore plus grand quant à l’identité du dernier relayeur, même si la triple championne olympique Marie-José Pérec fait figure de favorite.
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