La plateforme chinoise de commerce en ligne Temu est en pleine tourmente. Jeudi, 16 associations européennes de consommateurs, dont l’UFC-Que Choisir, ont annoncé avoir porté plainte contre cette demande devant l’ARCOM. Ils accusent notamment ces derniers d’avoir induit les internautes en erreur et d’avoir violé plusieurs dispositions du règlement européen sur les services numériques (DSA).
Temu, qui compte plus de 75 millions d’utilisateurs mensuels dans l’UE, « est criblé d’interfaces ou (motifs sombres) pour inciter les consommateurs à dépenser davantage sur la plateforme», explique Monique Goyens, directrice générale du Bureau européen des syndicats de consommateurs (BEUC), citée dans un communiqué. La fédération des associations composée de ses membres a déposé une plainte auprès de la Commission européenne et des autorités nationales compétentes.
« Un parcours du combattant » pour clôturer son compte
Mais quelle est la racine du problème ? Sur Temu, « les consommateurs se voient proposer des versions différentes, plus chères lorsqu’ils ont cliqué sur un produit particulier et se retrouvent face à un parcours du combattant lorsqu’ils veulent clôturer leur compte », déplore Monique Goyens. Depuis février, la DSA a imposé, sous peine d’amendes, de nouvelles obligations à toutes les plateformes en ligne afin de mieux protéger les utilisateurs contre les contenus illégaux.
Le règlement interdit par exemple les interfaces trompeuses et impose une transparence accrue sur les algorithmes utilisés pour cibler les internautes. Cela nécessite de contrôler l’identité des vendeurs sur les plateformes et de bloquer les fraudeurs répétés. Temu « ne parvient souvent pas à fournir aux consommateurs des informations cruciales sur les vendeurs des produits et est donc incapable d’indiquer (s’il) répond aux exigences de sécurité de l’UE », dénonce le BEUC.
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La plateforme chinoise, qui a connu une croissance fulgurante en Europe ces deux dernières années grâce à une stratégie de prix bas, « ne fournit pas non plus suffisamment d’informations sur ses systèmes de recommandation et sur la manière dont les différents critères qu’elle utilise conduisent à proposer certains produits ». déplore l’organisation.