La plaignante a tenté de se suicider vendredi – Libération
L’Argentine de 39 ans n’a pas pu assister à l’audience de vendredi, et ne se rendra pas à celle reprogrammée pour mardi 27 août, même si ses avocats assurent qu’elle « se porte bien ». La défense avait l’intention de déposer une demande de non-lieu ce mardi.
L’Argentine de 39 ans accusée d’avoir violé les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou a tenté de se suicider vendredi 23 août, ont annoncé lundi ses avocats. « Pour cette raison, elle ne s’est pas présentée à l’audience. » ce jour-là, a déclaré l’un d’eux, Mauricio Cardello. Elle « ça va bien »mais « ne s’affichera pas » ni à une audience reprogrammée mardi. Ce même jour, les avocats des joueurs, libérés mais interdits de quitter l’Argentine, entendaient déposer une demande de non-lieu pour obtenir leur retour en France.
Le plaignant « suit actuellement un traitement intensif »dit son autre avocate, Natacha Romano. Elle est « dans un état émotionnel perturbé »mais « assisté par des psychiatres de l’hôpital public »a ajouté son collègue. Vendredi, il a expliqué aux journalistes présents à Mendoza que son client était absent de l’audience en raison de « problèmes d’estomac, douleurs assez fortes »après quoi « Elle n’était pas en état de venir. »
Les deux rugbymen internationaux de 21 ans sont accusés de viol collectif aggravé. Les faits reprochés se seraient produits dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza – une ville située à 1 000 km de Buenos Aires où le XV de France venait de remporter un match test contre l’Argentine. Tous deux avaient honoré leur première sélection. La plaignante, qui avait rencontré les joueurs dans une boîte de nuit et suivi l’un d’eux jusqu’à l’hôtel, dit avoir été violée et agressée par les deux – « une violence terrible » Selon son avocat, l’accusé a admis avoir eu des relations sexuelles, mais a affirmé qu’elles étaient consenties et a nié toute violence.
Demande de licenciement
Placés en garde à vue peu après leur arrestation le 8 juillet, les deux joueurs ont été assignés à résidence le 17, puis libérés il y a deux semaines sur décision du procureur, bien qu’il leur ait été interdit de quitter l’Argentine pendant la durée de l’enquête. En ordonnant leur remise en liberté, le procureur a noté « contradictions notoires, incohérences, zones grises » dans la version du plaignant.
L’absence annoncée du plaignant à l’audience de mardi n’empêche pas les avocats des joueurs de déposer leur demande de non-lieu, a déclaré Martin Ahumada, porte-parole du système judiciaire de Mendoza. L’audience comprenait également les résultats d’une évaluation psychiatrique du plaignant, l’un des derniers actes attendus.
Si la défense dépose une demande de non-lieu, le parquet devra se prononcer sur celle-ci, puis une audience sera convoquée dans quelques jours pour qu’un juge l’examine.