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la piste d’une insertion d’explosifs largement favorisée

la piste d’une insertion d’explosifs largement favorisée
Des soldats libanais montent la garde devant le centre médical de l'Université américaine de Beyrouth, au Liban, où de nombreuses victimes de la série d'explosions sont soignées, le 17 septembre 2024.

Alors que de nombreuses inconnues subsistent autour de l’explosion simultanée, mardi 17 septembre, à Gaza, au Liban et même en Syrie, de milliers de téléavertisseurs appartenant au Hezbollah, le parti chiite libanais, la manière dont cette attaque sans précédent a pu être menée se précise. Tour d’horizon des principaux éléments connus.

Pas de piratage, mais un explosif

Près de vingt-quatre heures après l’explosion de téléavertisseurs utilisés par des agents et combattants du Hezbollah, qui a fait au moins douze morts et près de 2 800 blessés, un consensus se dessine parmi les experts sur la manière dont a été orchestrée cette attaque sans précédent : il ne s’agit pas d’un « simple » piratage visant à faire surchauffer les batteries de ces appareils rudimentaires, mais très certainement d’une opération qualifiée d’« attaque par chaîne d’approvisionnement ». Elle a permis d’insérer quelques grammes d’un puissant explosif dans les téléavertisseurs destinés au Hezbollah, transformant les appareils de communication en bombes.

Les explosions filmées, au Liban notamment, ainsi que les blessures des victimes, montrent que les explosions étaient relativement puissantes. Cependant, si les batteries peuvent exploser en cas de surchauffe dans des circonstances exceptionnelles, les détonations qui en résultent sont de faible intensité. Olivier Simon, directeur technique de DXOMARK et expert en batteries, confirme à Monde que « La probabilité qu’il s’agisse d’explosifs semble très élevée. Une batterie qui explose libère normalement des flammes. Or, sur les vidéos, on n’en voit pas apparaître »Des sources de sécurité américaines et autres ont confirmé à plusieurs médias la présence de traces d’explosifs placés dans les bips et déclenchés à distance par Israël.

« C’est clairement une explosion, ce n’est pas une batterie qui explose, au sens de « lithium qui explose » »estimé par le Monde un ancien membre des services de renseignement français. « Cela signifie que les batteries ont été modifiées, avec dix à vingt grammes d’explosif, quelque chose comme ça. »

Directement accusé par le Hezbollah, Israël n’avait pas encore réagi officiellement mercredi matin. Mais le caractère hautement technique de l’opération, nécessairement le travail d’un ou plusieurs services de renseignement très avancés, la temporalité de l’attaque et la nature de la cible laissent peu de doute quant à l’implication israélienne. Des précédents, de portée bien plus limitée, existent : en 1996, Yahya Ayyash, considéré comme le principal fabricant de bombes du Hamas, avait été tué par l’explosion de son téléphone portable, dans lequel 15 grammes de RDX, un puissant explosif, avaient été insérés. L’attaque avait été attribuée au Shin Beth, les services de renseignement intérieur israéliens.

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