Si la recharge inductive apparaît comme la solution logique pour les véhicules autonomes, cela impliquerait de repartir de zéro pour l’infrastructure de recharge.
Elon Musk aurait tout aussi bien pu mettre un de ses robots Optimus dans chaque station de suralimentation pour faire office de pompiste : cela aurait certainement coûté moins cher que de repartir de zéro pour l’infrastructure de recharge. De plus, ce serait cool en tant que service pour tous les clients des terminaux Tesla. Mais il a choisi l’induction pour son Robotaxi et son Robovan.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette technologie, il s’agit de plaques fixées au sol sur lesquelles sont garés les véhicules à recharger. Le principe est similaire à celui d’une table de cuisson à induction ou d’un chargeur de smartphone sans fil : il est juste plus grand et plus puissant pour répondre aux besoins d’une voiture électrique.
Tesla a tenu sa conférence présentant le célèbre Robotaxi le 10 octobre. Parmi les maigres informations complémentaires révélées lors de l’événement, Elon Musk a donc souligné l’absence de port de recharge, théoriquement remplacé par un système à induction et l’idée soulève de nombreuses questions.
Induction lente ou rapide ?
Elon Musk nous a habitué à être moins avares en informations techniques. Qu’il s’agisse du Tesla Robotaxi ou du Robovan, les deux futurs véhicules de Tesla ont été présentés de manière particulièrement floue. La question de la recharge du Robotaxi retient toujours l’attention.
Tesla indique que ce véhicule ne disposera pas de port de recharge (NACS aux USA), cela signifie qu’un particulier qui souhaiterait acheter un ou plusieurs de ces véhicules pour son usage personnel se retrouvera bloqué par la question de la recharge à domicile. Après avoir installé des bornes chez soi, il serait étonnant que des particuliers se disent qu’ils vont tout changer pour installer l’induction, ce qui peut nécessiter des travaux supplémentaires.
Tesla n’a pas non plus précisé si l’entreprise travaillait sur une recharge par induction lente, équivalente à une recharge CA typique de 7 ou 11 kW, ce qui signifie que les véhicules seraient immobilisés pendant plusieurs heures, ou si elle ferait office de recharge rapide équivalente à une recharge CC ( courant continu). Dans le second cas, cela pose des questions sur l’infrastructure de recharge : qui ? Ou ? Quoi ? Comment ?
Repartir de zéro en abandonnant progressivement les compresseurs ?
Tesla a relevé l’incroyable défi d’établir l’un des meilleurs réseaux de recharge de son nom dans de nombreux pays. Alors que le réseau Supercharger relie les principaux marchés de la marque avec de nombreux terminaux de différentes générations, Tesla tourne-t-il le dos à son propre réseau ? Cela semble impensable.
Avec l’annonce faite le 10 octobre, Tesla sème le doute sur l’avenir de son réseau Supercharger. Si la priorité de la marque (d’ici quelques années en tout cas) est désormais le Robotaxi et la recharge par induction, qu’adviendra-t-il du réseau de bornes Tesla actuel ? Imaginons que Tesla opte pour la recharge rapide par induction, il faudra là encore prévoir de nouvelles installations et des travaux importants.
A moins que Tesla compte sur les (futurs) gestionnaires de ces flottes de Robotaxis pour proposer des parkings d’attente et de recharge adaptés avec cette technologie ? Il faut dire que le concept Robotaxi prévoit également un système de nettoyage de l’habitacle du véhicule réalisé par des robots. Difficile d’imaginer l’espace nécessaire pour installer un tel appareil, ce qui est somme toute tiré par les cheveux.
En fonction de la technologie choisie par Tesla pour la recharge par induction, il n’est pas exclu qu’elle puisse être installée sur des modèles existants en retrofit. De là à y voir une solution d’avenir après avoir tout construit autour des terminaux, il y a de quoi rester sceptique.