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La permaculture est bénéfique pour la biodiversité, le carbone et les sols, confirme une étude allemande

Entre agroécologie, permaculture, agroforesterie, agriculture biologique… Pas facile de s’y retrouver. Tous ces termes recouvrent des pratiques visant à cultiver la terre tout en préservant la santé de l’environnement et celle des humains.

La distinction la plus ténue est celle qui peut être faite entre l’agroécologie et la permaculture, qui imitent toutes deux le fonctionnement des écosystèmes naturels pour produire des ressources. Cette dernière se distingue cependant par le fait qu’elle est à la fois une « Pas » mais aussi d’un « philosophie »qui prend « prend en compte tous les domaines de la vie humaine » (Reporter, 2015).

Si de nombreuses études scientifiques comparent l’agriculture conventionnelle à diverses alternatives, rares sont celles qui se sont penchées sur ce concept né en Australie à la fin des années 1970 et répandu presque partout sur la planète. Une étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment (4 juillet 2024) s’attaque à cette question.

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9 fermes de permaculture en Allemagne et au Luxembourg

Ce travail porte sur neuf exploitations, dont huit situées en Allemagne et une au Luxembourg. Ce n’est pas beaucoup, il faudra multiplier les expériences pour tirer des conclusions solides. Mais c’est un début.

« Nous voulions combler cette lacune et déterminer si la permaculture avait réellement les effets positifs supposés sur l’écosystème agricole dans la pratique. »contextualise dans un communiqué Julius Reiff, chercheur à l’Université de Kaiserslautern-Landau (RPTU) en Allemagne et co-auteur de l’étude.

Sur les parcelles de permaculture et sur les parcelles de référence voisines cultivées de manière conventionnelle, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sol pour déterminer leur teneur en carbone organique et en nutriments, ainsi que l’activité des micro-organismes. La biodiversité des vers de terre, des oiseaux et des plantes a également été évaluée.

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3 fois plus de vers de terre et d’espèces végétales

D’après les résultats obtenus, la qualité du sol des parcelles de permaculture était significativement supérieure à celle des terres agricoles conventionnelles environnantes, ainsi qu’aux valeurs rapportées dans la littérature pour l’agriculture conventionnelle. Leur teneur en carbone et en humus était même comparable à celle des prairies, soit la plus élevée d’Allemagne.

Cependant, une teneur élevée en humus dans le sol améliore le stockage des nutriments et de l’eau – un facteur clé dans le contexte du changement climatique, pour résister aux périodes de sécheresse. La présence de nutriments, à son tour, s’avère bénéfique pour la santé humaine : « Les niveaux plus élevés de nutriments dans le sol suggèrent qu’ils sont également plus élevés dans les aliments »note Julius Reiff.

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Côté biodiversité, les chercheurs ont trouvé trois fois plus d’espèces d’oiseaux dans les zones de permaculture que dans les zones de référence. Ainsi que trois fois plus de vers de terre, une biomasse plus importante de micro-organismes du sol – essentiels à la décomposition, rendant les nutriments accessibles aux plantes – et trois fois plus d’espèces végétales, bénéficiant notamment aux pollinisateurs.

Moins de perte de carbone

Les auteurs expliquent chacun de ces résultats par les pratiques mises en œuvre en permaculture. Côté biodiversité, par exemple, l’effet observé serait lié à la culture mixte (plusieurs variétés) et à l’absence de pesticides. Et côté carbone, le fumier ou le compost apporteraient davantage de matière organique, tandis que le paillage empêcherait alors le carbone de s’échapper en cas de fortes pluies.

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« La permaculture apparaît comme une alternative beaucoup plus écologiquement durable que l’agriculture conventionnelle »dit Julius Reiff.

De plus, les rendements de la permaculture seraient comparables à ceux de l’agriculture industrielle, comme le montrent des données qui n’ont pas encore été publiées.

Mais la permaculture pourrait-elle être « scale up », c’est-à-dire généralisée ? Oui, estiment les auteurs. À condition que la transition s’accompagne d’incitations financières – en réorientant les taxes et subventions pour favoriser les pratiques agricoles durables – et d’une réforme de la formation des futurs agriculteurs pour intégrer la permaculture dans leur cursus.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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