La peine d’un tueur d’enfant jugée trop clémente suscite l’indignation
La condamnation d’un homme à 25 ans de prison pour le viol et le meurtre d’une fillette de sept ans a suscité l’indignation en Éthiopie, où la peine est jugée trop clémente.
Plus de 243.000 personnes avaient signé une pétition en ligne lancée le 17 août par une association de défense des droits des femmes, demandant une « révision » de la condamnation « totalement inappropriée » prononcée par un tribunal de Bahir Dar, capitale de la région Amhara, dans le nord du pays.
« Justice pour le ciel »
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses publications dénoncent également ce jugement avec le hashtag « Justice for Heaven », du nom de la victime Heaven Awot.
Dans une publication sur Facebook le 17 août, la ministre de la Femme et des Affaires sociales, Ergogie Tesfaye, a déclaré que, même si « l’affaire a été jugée », ses services assureraient le suivi auprès des autorités judiciaires de ce « crime horrible et inhumain ».
Coupable
Le prévenu Getnet Baye a été reconnu coupable de « meurtre par viol » par un tribunal de Bahir Dar pour les actes commis en 2023, selon les médias d’État. Société de radiodiffusion éthiopienne (EBC)qui ne donne pas la date de cette condamnation.
Le tribunal a reconnu que « l’enfant est morte suite à la violence et à la strangulation de l’accusé lorsqu’il l’a violée », a indiqué EBC. Le viol en Ethiopie est passible de la réclusion à perpétuité ou de la peine de mort, a précisé la source.
« Malgré ce crime horrible, Getnet n’a été condamné qu’à vingt-cinq ans de prison. Une telle peine paraît totalement insuffisante », déplore la pétition lancée sur le site change.org par l’association Article 35, qui demande sa « révision » pour « refléter la gravité de ses crimes en s’assurant qu’il s’agisse de la peine la plus lourde possible selon la loi ».
Elle s’inquiète également du recours en appel de Getnet Baye, estimant qu’une « réduction de sa peine serait une injustice flagrante ». Une « forte protection juridique » pour la mère de la jeune fille, « menacée » en raison de son combat, est demandée.
4 700 cas de violences sexistes
L’Association des juges d’Amhara a mis en garde contre la campagne en cours. « La pression exercée sur le système judiciaire, notamment par le ministère de la Femme et des Affaires sociales sur les réseaux sociaux, est injustifiée. De telles actions peuvent porter atteinte à l’indépendance de la justice et à la suprématie de la loi », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
En savoir plus sur les droits des femmes
Selon l’Association des femmes juristes éthiopiennes (EWLA), qui dénonce également une peine « trop clémente », plus de 4 700 cas de violences sexistes lui ont été signalés l’année dernière. « Ces données révèlent les défis importants auxquels les femmes sont confrontées pour garantir leur sécurité et leurs droits en Éthiopie », a indiqué l’EWLA dans son rapport annuel.