la partie civile s’en prend au « système de défense collective » du groupe d’extrême droite
L’avocat du Parlement européen a moqué mardi les « oublis répétés », la « tradition orale » pour expliquer l’absence de preuves concrètes, ou encore « les versions improbables » des 25 accusés.
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Il a dénoncé la ligne de défense choisi par le Rassemblement National et Marine Le Pen. Au procès des assistants parlementaires du Front national (ancien nom du RN), Patrick Maisonneuve, avocat du Parlement européen, a estimé, mardi 12 novembre, que la plupart des prévenus étaient « tout à fait prisonniers d’un système de défense collective, qui frise parfois l’absurde ».
Le parti d’extrême droite est « centralisé, hiérarchique »il a souligné. Ce dernier s’est moqué « des trous de mémoire à répétition »là « tradition orale » pour expliquer l’absence de preuve de travail, ou « les versions improbables » des 25 prévenus – pour la plupart d’anciens députés européens et leurs assistants parlementaires, jugés pour détournement de fonds publics et recel de ce délit. Selon l’accusation, un « système » a été créé, entre 2004 et 2016, pour rémunérer les assistants parlementaires qui travaillaient effectivement pour le parti avec l’argent du Parlement européen.
Patrick Maisonneuve a ironisé sur le « revues de presse reconstituées » par Nicolas Bay, sur Julien Odoul qui avait écrit qu’il serait « ravi » rencontrer son député européen… alors qu’il était officiellement son assistant parlementaire depuis plusieurs mois. « Ça pourrait faire sourire, sans l’image qu’il renvoie »a-t-il poursuivi, rappelant que Julien Odoul est aujourd’hui député et porte-parole du RN.
L’affaire est loin d’être « conspiration »de la procédure « politique » longtemps critiqué par le parti, a précisé l’avocat, rappelant qu’un autre parti, le MoDem, a été récemment jugé pour des faits similaires. Le Parlement européen a estimé le préjudice à 4,5 millions d’euros, mais n’en a réclamé que 3,4 millions (une partie ayant déjà été remboursée). Il réclame également 300 000 euros de préjudice moral, compte tenu « tout le mal » dit du Parlement européen par les accusés.