La Papouasie-Nouvelle-Guinée accueille le pape François
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La Papouasie-Nouvelle-Guinée accueille le pape François

La Papouasie-Nouvelle-Guinée accueille le pape François

Par avion, par mer et à pied, les pèlerins affluent vers la capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour voir le pape François, qui entame vendredi une visite historique de quatre jours dans le pays après un voyage fervent en Indonésie.

A Port Moresby, les rues autrefois poussiéreuses ont été balayées, les vendeurs ambulants chassés et les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège flottent aux lampadaires dans la brise tiède venue de la mer de Corail. Le pape, qui a quitté Jakarta vendredi matin, doit atterrir à 18h50 heure locale (08h50 GMT).

Jorge Bergoglio, 87 ans, arrive dans l’un des États les plus pauvres et les plus instables du Pacifique, où il s’adressera aux évêques, rencontrera des enfants des rues et célébrera la messe pour des dizaines de milliers de fidèles.

Parmi les milliers de personnes déjà rassemblées à Port Moresby, un groupe de 43 pèlerins a marché plus de 200 km depuis Morobe, sur la côte nord, traversant la jungle et la redoutable Cordillère centrale, selon la Conférence des évêques catholiques de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Pour d’autres, le parcours fut moins ardu mais tout aussi transcendant. Comme pour Sophie Balbal, venue de l’île de Nouvelle-Bretagne, au nord-est du pays, pour représenter un groupe de mères.

« Je ne fais pas partie des dirigeants, mais j’ai été choisi pour venir ici »raconte-t-elle à l’AFP, enthousiaste. « C’est la première fois de ma vie que je prends l’avion et que je viens à Port Moresby ».

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« Quel que soit le message, je ferai de mon mieux pour le transmettre à mes consœurs mères, à toutes les mères de notre paroisse. »elle ajoute.

Première visite depuis Jean-Paul II

François est le premier pape à visiter l’ancienne colonie australienne depuis Jean-Paul II, qui y avait attiré d’immenses foules en 1984 et 1995.

Environ 98% des neuf millions d’habitants de la Papouasie sont chrétiens, dont 25% catholiques. Mais ces chiffres ne reflètent pas la richesse des croyances et des coutumes de ce pays qui compte plus de 850 groupes ethnolinguistiques.

De nombreux Papous vénèrent profondément un dieu chrétien, qui côtoie dans leur esprit un large éventail de croyances animistes et syncrétiques et de coutumes indigènes profondément enracinées.

Le Premier ministre James Marape, fils d’un pasteur adventiste du septième jour et qui répond rarement au téléphone le samedi, jour du sabbat, est une illustration vivante de ce mélange.

M. Marape est également chef du peuple Huli, l’une des plus grandes tribus des hautes terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Arborant fièrement les pagnes de cérémonie de son peuple et sa perruque bicorne caractéristique, fabriquée à partir de ses propres cheveux et ornée de plumes d’oiseaux exotiques, il affirme que le christianisme est ce qui définit son pays.

La Constitution de Papouasie-Nouvelle-Guinée reflète ces deux facettes, promettant de protéger la « nobles traditions et principes chrétiens qui sont les nôtres aujourd’hui ».

La visite du pape pourrait relancer le débat sur la révision de cette Constitution pour faire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée un État officiellement chrétien. Un projet qui se heurte à des obstacles politiques et juridiques, puisqu’il nécessiterait de désigner une église d’État, note le chercheur Eugene Ezebilo.

Choisir une église parmi la pléthore de dénominations existantes pourrait « déclencher des tensions et de l’anarchie parmi les groupes chrétiens »il a averti dans un article publié en 2020 pour l’Institut national de recherche de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La visite du pape pourrait également hâter la première canonisation d’un Papou, Peter Torot, un missionnaire tué par l’armée d’occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pour de nombreux habitants, les églises de toutes confessions comblent les lacunes d’un État central fragile en fournissant des soins de santé, une éducation et une assistance sociale. Pour d’autres, la religion est aussi une source de réconfort dans un pays ravagé par la violence tribale, les catastrophes naturelles, la criminalité et la pauvreté.

La venue de François « renforcera ma foi »déclare Paul Hollen, professeur junior de religion à la Divine World University. « Je me sens très, très privilégié d’être ici ».

Le pape pourrait également renouveler ses appels à la défense de l’environnement, dans un pays marqué par la déforestation.

Après cette étape, François se rendra au Timor oriental (9-11 septembre) puis à Singapour (11-13 septembre), où il clôturera cette tournée de 12 jours, la plus longue et la plus lointaine depuis son élection en 2013.

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