En 2024, il existe déjà des « avions de chasse » qui empilent des chevaux comme d’autres empilent des perles. La Rimac Nevara développe 1 914 ch, la Lotus Evija 2 000 ch, tandis que la future Bugatti Tourbillon devrait compter sur une cavalerie de 1 877 pur-sang. Mais si ces trois monstres sont, ou promettent d’être, de redoutables catapultes en ligne droite, leur poids élevé – notamment pour les deux premiers, 100 % électriques, qui avoisinent ou dépassent les 2 tonnes – n’en feront pas forcément des bêtes de circuit. Non, pour exploser tout le temps sur une piste fermée, C’est vers McLaren qu’il faut tourner notre regard. En effet, le constructeur anglais annonce aujourd’hui la naissance de son dernier flagship. Et le 6 octobre n’a pas été choisi par hasard. Cette date marque en effet 50 ans depuis qu’Emerson Fittipaldi a offert à McLaren, sur le circuit de Watkins Glen aux États-Unis, ses premiers titres de pilote et de constructeur en Formule 1. Ainsi, 31 ans après la F1 (1993), onze ans après la P1 (2013), voici la W1, le concentré du savoir-faire McLaren du moment. Tout dans la fiche technique de cette voiture est vertigineux. À commencer par l’obsession de la marque de concevoir la voiture la plus légère possible.
L’obsession de la légèreté et de la puissance délirante
En l’occurrence, le nouveau venu annonce une masse sèche de 1 399 kg, ce qui est très raisonnable compte tenu de ses 4,64 m de long et 1,18 m de haut. Mais pour atteindre cette taille de guêpe, le W1 a fait des choix radicaux. En effet, si ce W1 bénéficie de l’hybridation, comme le P1 en son temps, pas question d’embarquer une grosse et lourde batterie. Le nouveau venu se suffit à lui-même pour être un hybride « auto rechargeable » avec sa « batterie » de 1,38 kWh. à peine plus grande que celle d’une Renault Clio E-Tech (1,2 kWh). Sauf que l’anglais a droit au meilleur du genre, avec des cellules dérivées de celles utilisées en compétition. De quoi permettre au W1 de rouler 100 % électrique sur environ 2 km, tout en étant capable de délivrer un boost de 347 ch/440 Nm de couple, s’ajoutant à la puissance déjà extraordinaire délivrée par le nouveau 4 litres biturbo. Profondément revu par rapport au bloc de même cylindrée qui équipe le 750S, ce V8 annonce 928 ch (+178 ch), 900 Nm de couple (+ 100 Nm), et un régime maximal de 9 200 tr/min ! En tout, le W1 revendique 1 275 ch cumulés et une valeur de couple maximale de 1 340 Nm entre 4 500 et 5 000 tr/min. Mais ces chiffres sans précédent chez McLaren n’auraient aucun sens si la voiture n’était pas capable de les exploiter.
L’aérodynamique annoncée plus avancée que celle d’une F1
La marque a sorti l’artillerie lourde et exploité son savoir-faire en Formule 1 pour faire de la W1 la McLaren la plus rapide de l’histoire, aussi bien sur route que sur circuit. Et on veut les croire car tout a été optimisé, de l’aérodynamisme à la suspension, en passant par les freins et l’interface avec le conducteur. A commencer par la direction, que la marque anglaise s’efforce de conserver avec une assistance électro-hydraulique, jugeant (à juste titre selon nous) que c’est le meilleur moyen de ressentir ce qui se passe sous les roues avant et d’être parfaitement en confiance au volant. Les suspensions actives offrent, grâce à quatre moteurs électriques, la possibilité d’abaisser l’avant de 37 mm et l’arrière de 17 mm. Idéal sur circuit pour optimiser un aérodynamisme également actif grâce à des ailerons mobiles aux deux extrémités de la voiture, capables de générer jusqu’à 350 kg d’appui à l’avant et 650 kg à l’arrière. Au total 1 tonne (à 280 km/h), du jamais vu sur une voiture de série – la Senna n’offrait que 800 kg. Dans cette configuration, l’énorme « pelle à tarte » s’étend de 300 mm vers l’arrière, afin d’optimiser le travail du diffuseur arrière. Sachant qu’il est également capable de se relever très rapidement pour utiliser les aérofreins lorsque l’on écrase les disques carbone-céramique de 390 mm présents sur les quatre roues.
A l’intérieur, les bases des sièges sont fixes !
Autres caractéristiques de cette nouvelle W1, de spectaculaires portes à ouverture en « ailes de mouette » qui donnent accès à une cellule centrale où le conducteur et le passager sont installés dans des sièges à base fixe ! Une architecture que l’on avait déjà vue sur la Ford GT (2017), qui s’accompagne, pour trouver une bonne position de conduite, d’un ensemble volant/pédalier réglable. Évidemment, l’espace n’est pas génial mais McLaren a tout de même pris soin de proposer des espaces de rangement à bord – dont un coffre derrière les sièges capable d’accueillir deux sacs ou deux casques – arguant que la W1 a vocation à être tout à fait utilisable au quotidien ou pour partir en week-end. fin. Reste qu’il faudra être prudent au volant de ce W1 car les performances annoncées sont stratosphériques : 2,7 s pour atteindre 100 km/h, 5,8 s pour voir 200 affichés sur le compteur (numérique), alors que la barrière des 300 km/h serait engloutie en seulement 12,7 s ! Quant à la vitesse maximale, McLaren l’a, comme sur la précédente P1, limitée à 350 km/h. Enfin, le spécialiste anglais précise que la sonorité du V8 s’annonce des plus agréables et spectaculaires… sur des marchés où la législation n’est pas trop restrictive sur le bruit.
Chaque W1 sera livré à son (heureux) propriétaire avec une garantie de 4 ans (6 ans/75 000 km pour la batterie) accompagnée d’un plan d’entretien de 4 ans également. Seul problème, les commandes des 399 exemplaires prévus ont déjà toutes été attribuées. Mais, pour vous consoler, sachez que le prix d’une W1 est, en Angleterre, de 2 millions de livres (taxes locales incluses), soit 2,39 millions d’euros, sans les innombrables et indispensables personnalisations proposées par MSO (McLaren Special Operations).