En bref :
Cousin de la Peugeot 208 et de l’Opel Corsa
Hybride 100 ch ou électrique 156 ch
à partir de 24 500 €
Le lancement d’une Lancia, comme celui d’une Alfa Romeo, pose forcément question, surtout quand c’est un géant fan de variantes de plateforme à toutes les sauces qui s’en réclame la paternité. Il y a de quoi se méfier, sachant que la marque a réalisé quelques crossovers absurdes, notamment avec le rachat du groupe Chrysler par Fiat qui a donné naissance à un Voyager rebadgé, une Thema basée sur la 300C, et une Flavia dérivée du cabriolet Sebring. .
En choisissant la plateforme Peugeot 208 et Opel Corsa pour développer sa nouvelle Ypsilon, Stellantis prend moins de risques. Du moins sur le papier… Dans la pratique, les Italiens risquent de faire sourciller. Par rapport à la version qu’elle remplace, toujours vendue de l’autre côté des Alpes, les prix augmentent autant que la taille (+24 cm en longueur et +8 cm en largeur). Fini les billets à moins de 15 000 € : le nouveau venu s’affiche désormais à 24 500 € minimum en hybride 100 ch ou 27 500 € avec la finition cœur de gamme LXici en test.
En France aussi, il y a de quoi cracher : à même motorisation, une Peugeot 208 affiche une gamme un peu moins ambitieuse, entre 23 550 € (Active) et 27 350 € (GT). L’Opel Corsa en plus, c’est moins cher… Attention il faut compter 6 300 € de plus pour la mouture électrique, soit 30 800 € minimum (bonus de 4 000 € déduit).
La tâche s’annonce d’autant plus ardue que le nouveau venu doit composer avec un réseau de distribution réduit et… avec la réputation de manque de fiabilité des moteurs turbo essence Stellantis, même si les nouveaux trois cylindres 1.2 MHEV paraissent plus sérieux grâce à la distribution par chaîne.
J’attends au coin de la rue…
Autant dire que la petite Lancia n’a intérêt qu’à se montrer. Si le style divise, il faut reconnaître une certaine originalité avec une large bande laquée noire flanquée du nom de la marque, le calice à trois faisceaux LED et des feux arrière circulaires qui permettent de la distinguer immédiatement dans la circulation. En fait, seul le des miroirs et les poignées de porte, vues encore et encore, trahissent l’appartenance à Stellantis.
A bord, les liens avec les autres modèles du groupe sont plus nombreux : on retrouve les écrans, commodos, levier de transmission automatique (ou sélecteur de marche avant et arrière), les plafonniers et les plastiques des 208 et Corsa, ainsi que le chauffage de la console. de la Fiat 500e.
Si le tableau de bord rectiligne manque un peu de chaleur, Elle affiche une vraie personnalité avec des touches cuivrées, une sellerie simili cuir réussie ainsi qu’une « table basse » unique sur la console centrale, originale sinon vraiment pratique, sauf peut-être pour y poser un ordinateur portable (sur la butée bien sûr !). On apprécie également la position de conduite naturelle, ainsi que la sellerie velours délicieusement rétro de cette finition. De quoi compenser (un peu) l’omniprésence des plastiques durs et brillants sur les parties supérieures.
Pour le reste, on retrouve les mêmes caractéristiques qu’à bord des cousins. Citons un coffre relativement spacieux (309 litres en électrique, 352 en hybride) mais pas facile à charger en raison d’un seuil élevé et, malheureusement, de sièges arrière peu accueillants avec des ouvertures étroites nécessitant quelques contorsions à l’entrée et un espace pour les jambes trop restreint pour les adultes. Reste à savoir si l’Ypsilon fait une réelle différence au volant…