On ne peut plus dire que les Lamborghini sont moins puissantes que leurs concurrentes. Depuis l’arrivée des Ferrari 296 GTB (830 chevaux) et autres McLaren 750S (750 chevaux), la Lamborghini Huracan semblait presque « tendre » avec ses 640 chevaux à puissance maximale. Bien sûr, personne ne pouvait la trouver lente dans la vraie vie et son fabuleux V10 atmosphérique restera à jamais comme l’un des plus beaux moteurs de l’histoire de l’automobile.
Mais la Huracan et la V10 sont terminées. La Temerario la remplace officiellement avec un design moins agressif, presque timide par rapport à sa devancière. Elle contraste aussi fortement avec l’exubérance esthétique de sa grande sœur la Revuelto, ce qui est sans doute intentionnel : rappelons-nous la superbe pureté de la Gallardo, même si la nouvelle venue semble un peu moins sculpturale sur ces premières images (elles ne rendent peut-être pas justice à la bête).
Comme nous le savions déjà, ce Temerario remplace le V10 de l’ancienne Huracan par un nouveau V8 biturbo de 4,0 litres. Un bloc quelque peu aseptisé semblable à celui des familiales thermiques de Porsche, Audi Sport ou Bentley ? Pas du tout puisqu’il s’agit d’un moteur à vilebrequin plat capable de prendre 10 000 tr/min à vitesse maximale et qui ne sort pas moins de 800 chevaux entre 9 000 et 9 750 tr/min (pour 730 Nm de couple maxi). Un cas unique dans la série des « grosses » automobiles, où même le flat-six de la 911 GT3 RS plafonne à 9 000 tr/min. Ce qui promet, malgré la présence des turbos, une sonorité intéressante.
Et des performances vertigineuses aussi, puisque la voiture dispose également de trois moteurs électriques (un sur chaque roue avant et un troisième situé juste avant la transmission automatique à double embrayage). 920 chevaux au total en puissance maximale (pour 800 Nm de couple maximal), la bête revendique un 0 à 100 km/h en 2,7 secondes et une vitesse de pointe de plus de 340 km/h (contre 2,9 secondes et 330 km/h pour la Ferrari 296 GTB). Malgré un châssis en aluminium, elle admet également 1 690 kg sec sur la balance (avec le pack allègement optionnel). Toujours moins que les 1 772 kg réclamés par le gros V12 Revuelto, l’autre hybride rechargeable de la gamme avec, rappelons-le, 1 015 chevaux en puissance maximale (qui rivalise avec la Ferrari SF90 Stradale).
Lamborghini a déjà précisé que, comme la Ferrari 296 GTB, cette Temerario offrira le choix entre une version de base et une variante « Alleggerita » un peu plus radicale avec son pack Lightweight, équipé d’éléments renforcés en fibre de carbone permettant de gagner 12,65 kg sur la balance tout en augmentant l’appui aérodynamique de 56% par rapport au modèle normal (déjà « 118% plus efficace » que l’ancienne Huracan Evo à ce niveau).
Le Temerario se contente de batteries d’une capacité de 3,8 kWh et peut être rechargé jusqu’à 7 kW de puissance (ou en utilisant les freins en roulant, ou en utilisant simplement le V8). Lamborghini ne communique pas sur son autonomie en conduite 100% électrique, ni sur son poids de CO2 qui ne devrait pas le mettre totalement à l’abri du malus écologique français.
Dans notre pays, cela coûtera bien plus de 200 000 €, mais nous ne connaissons pas encore son prix exact.
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