la nouvelle génération tentée par le salariat, pour « avoir une vie de famille », « se libérer une semaine de vacances »
Aux Terres de Jim, festival agricole qui se déroule dans le Doubs, étudiants et jeunes agriculteurs n’hésitent pas à dire qu’ils privilégient le salariat, même si le secteur manque de candidats.
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Le renouvellement de la génération actuelle d’agriculteurs est l’une des nombreuses préoccupations du secteur. D’ici 2030, quatre agriculteurs sur dix auront atteint l’âge de la retraite. Attirer du monde vers ce métier est l’un des objectifs de Terres de Jim, la plus grande fête agricole d’Europe, qui se déroule le week-end des 7 et 8 septembre à Mamirolle, près de Besançon dans le Doubs. Au moins 100 000 personnes sont attendues pour assister aux concours de labour, aux concours de bovins et rencontrer les étudiants en agriculture. Ils sont prêts à retrousser leurs manches, mais pas à n’importe quel prix.
Les moments de détente sur les Terres de Jim, ou simplement de temps libre, sont précieux pour Manon et elle compte bien en conserver quelques-uns lorsqu’elle travaille. « C’est important d’avoir une vie de famille, et même, tout simplement, de profiter des gens qu’on aime. »
C’est pourquoi, après son BTS qu’elle suit en alternance, la jeune femme de 19 ans vise un poste d’employée agricole. « L’employé de la ferme avec moi est un ancien agriculteur et sa ferme a malheureusement fait faillite parce qu’il n’arrivait pas à gagner sa vie. »
« Avoir un emploi, c’est un revenu garanti et quelques jours de vacances. »
Manon, étudianteà franceinfo
Malgré tout, certains veulent reprendre une exploitation agricole, comme Dorian. Mais lui veut s’installer avec son cousin sous la forme d’un groupement agricole, un Gaec. Ce système est en plein essor en France. « C’est important de se retrouver en couple pour faire des week-ends, pour avoir un peu de confort dans la vie, pour se dégager une semaine de vacances. Mais il y a toujours de plus en plus d’aléas climatiques », regrette Dorian, Cela devient de plus en plus difficile à gérer, mais nous nous adaptons.
Malgré ces difficultés, Joakin veut aussi participer au renouvellement des générations. En 2030, 40% des 500 000 agriculteurs français seront en âge de partir à la retraite, selon le ministère de l’Agriculture. « Je viens du Doubs, où on a le département, une filière qui marche. Il y a des exploitations à reprendre dans quelques années. C’est un sacrifice, mais à force de passion, on y arrivera. »
D’autant plus que certaines organisations permettent aux agriculteurs de prendre des congés. « Nous avons le service de remplacement, vous les appelez et ils viennent traire le samedi et le dimanche pour couper un peu », explique Joakin. L’an dernier, 24 000 jours de remplacement ont été assurés dans le Doubs, un record.
Mais d’autres facteurs sont à prendre en compte pour apprécier le métier d’agriculteur selon Améline Priallaird, responsable formation au CFA de Besançon, pour « qu’ils ne se sentent pas seuls, une fois installés, les incitent à garder des exploitations à taille humaine et en tout cas qu’ils peuvent gérer, sans être étouffés par les horaires de travail et par les contraintes administratives ou techniques ».
Les agriculteurs restent plus exposés au suicide que les autres professions selon la dernière étude de la MSA, la mutuelle sociale agricole, publiée en 2023.
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