La nouvelle Alfa Romeo Junior n’est-elle qu’une Peugeot 2008 habillée ?
En bref :
SUV urbain
Plateforme Stellantis CMP
Hybride 136 ch
Électrique 156 ou 280 ch
à partir de 29 500 €
Le lancement d’une nouvelle Alfa Romeo est un sujet pour le moins épineux, et pour cause : la marque italienne a produit de véritables œuvres d’art sur roues, aussi bien avant la guerre que des années 1950 à 2000, sous forme de berlines, coupés et cabriolets, et la plupart du temps propulsées par des moteurs au caractère bien trempé. Sa réputation sportive est d’autant plus légitime que la marque brille en compétition depuis des lustres.
Et vous n’êtes sans doute pas sans savoir que depuis quelques temps, la marque pioche dans les rayons du groupe Stellantis auquel elle appartient, et que le compact Tonale dérivé du Jeep Compass ne nous a pas totalement convaincu, du moins dans sa version microhybride, malgré un châssis astucieusement amélioré.
En effet, ce petit SUV Junior, qui reprend le nom d’un élégant coupé des années 60 (après que le gouvernement italien ait refusé de lui donner le nom de Milano car il était assemblé en Pologne) mais cache la plateforme CMP commune à une dizaine de véhicules du groupe, dont le célèbre Peugeot 2008, laisse planer quelques doutes quant à sa capacité à faire battre le cœur des Tifosis…
Côté motorisations, les choses commencent mal, du moins côté thermique, le Junior n’utilisant qu’un moteur essence turbo trois cylindres, et pas le plus réputé, en l’occurrence un 1.2 PureTech. Cela dit, ce dernier a abandonné la courroie de distribution qui se dégradait dans l’huile au profit d’une chaîne annoncée comme plus fiable.
De plus, ce bloc bénéficie nécessairement d’un système dehybridation douce matérialisé par un petit moteur électrique logé dans une boîte de vitesses automatique 6 vitesses à double embrayage fourni de série, l’ensemble assurant une puissance maximale de 136 chEn pratique, la fée électricité assiste le moteur thermique en accélération pour l’aider à moins consommer mais peut aussi déplacer la voiture seule de manière épisodique, sur quelques centaines de mètres. Une version bientôt disponible pour tester et qui aura droit, moyennant un supplément, à une version à Transmission 4×4 Q4.
Bien sûr, leLes motorisations zéro émission ne sont pas oubliées, puisque le Junior propose également des moteurs 100% électriques, dont une version d’entrée de gamme de 156 ch, mais aussi cette puissante version Veloce testée ici, de 280 ch. Avec un 0 à 100 km/h en seulement 5,9 secondes et des trains roulants développés par les ingénieurs ayant travaillé sur la 4C, le Stelvio Quadrifoglio et la Giulia GTA, entre autres, l’expérience de conduite s’annonce déjà sensationnelle.
Charme latin ?
Au vu de vos commentaires lors de la présentation statique du modèle, le design ne fait pas l’unanimité. Mais il faut reconnaître que le petit SUV citadin se distingue clairement de ses cousins Opel Mokka, DS3 Crossback et Peugeot 2008, même si on repère facilement les rétroviseurs et les poignées de portes du groupe, utilisés sur de nombreux modèles depuis une dizaine d’années. Dans le détail, le Junior adopte un look rebelle, des ailes courbées et des calandres typiquement Alfa, eténormes jantes 20 » en cCette version Veloce.
Sans surprise, l’intérieur reprend la Les commandes Peugeot/Citroën consultées et analyséescomprenant le bouton de démarrage, les lève-vitres, le levier de frein à main électrique, les interrupteurs de phares et d’essuie-glace, les boutons multifonctions sur le volant, ainsi que les curseurs de la boîte de vitesses automatique (ou marche avant/arrière sur l’électrique) et le sélecteur de mode de conduite.
Livrés ici de série, les écrans sont eux aussi repris de leurs cousins : si l’instrumentation se révèle plutôt lisible, fonctionnelle (avec différents affichages disponibles dont ici une carte GPS XXL) et bien intégrée dans des barillets typiques de la marque, le système multimédia/GPS est toujours lent à se déclencher, et placé trop bas : même s’il est orienté vers le conducteur, la consultation des différentes informations n’est pas toujours aisée.
Cela dit, le charme opère avec un design original arrondi, des bouches d’aération en forme de trèfle à quatre feuilles chères à la marque, et de jolies touches d’Alcantara ici, y compris sur la planche de bord. Mieux encore, cette version Veloce pourra recevoir, comme notre modèle d’essai, de jolies Seaux Sabelt avec des supports renforcés. On regrettera cependant que les parties hautes du meuble soient recouvertes d’un plastique dur et brillant. En terme de qualité perçue, un 2008 fait mieux. Heureusement, le Junior n’est pas trop ambitieux en terme de prix, du moins en thermique, le Version hybride 136 ch à partir de 29 500 €contre 30 900 € pour son cousin français. Et un Opel Mokka 1.2 turbo 130 ch, toujours dépourvu de système hybride, est à peine moins cher. Bien qu’il fasse également quelques petits effortsles versions électriques du Junior restent chères en valeur absolue : à partir de 34 500 € pour la version 156 ch, Bonus de 4 000 € déduit et… 42 900 € pour ce sportif Veloce.
Pour le reste, on retrouve les qualités et les défauts intrinsèques de cette plateforme. Ainsi, les places arrière ne sont pas très accueillantes avec des ouvertures étroites et un espace aux jambes limité, auxquels s’ajoutent un manque cruel de rangements (pas de bacs dans les portières) et des poignées de maintien au plafond absentes.
Heureusement, le coffre est l’un des plus volumineux de la catégorie avec 400 dm3. On apprécie également la présence d’un double fond réglable en hauteur qui permet de diviser l’espace. Mieux encore, un compartiment sous le capot permet de séparer les câbles de recharge des bagages.