La Norvège choquée par l’arrestation de Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit
25 août 2001. Sur le balcon du palais royal d’Oslo, un petit garçon s’avance, ses cheveux blonds dépassant à peine de la rambarde. Marius Borg Høiby n’a que quatre ans lorsque sa mère, Mette-Marit Tjessem Høiby, épouse le prince héritier Haakon de Norvège devant les caméras du monde entier. Une mère célibataire qui s’élève au rang de future reine, un prince qui accueille son beau-fils comme son propre enfant, une image de modernité qui séduit tout un peuple. Très vite, le premier-né de Mette-Marit devient pour la presse norvégienne le « petit Marius ». Un surnom qui a fait long feu, 23 ans après ce jour d’été. Arrêté aux premières heures du 4 août par la police d’Oslo, le jeune homme de 27 ans est aujourd’hui accusé de violences sur femme.
Une jeune femme souffre d’une commotion cérébrale
L’information, révélée par le magazine Voir et entendre Le 6 août dans l’après-midi, un inconnu a pris le royaume par surprise. Le fils de la princesse héritière venait de passer une trentaine d’heures en garde à vue. Selon des sources policières citées par les médias norvégiens, l’altercation ayant conduit à cette arrestation a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 août, dans un appartement du quartier cossu de Frogner, à Oslo. Il aurait alors « agressé mentalement et physiquement » la victime, âgée d’une vingtaine d’années. Selon la chaîne de télévision TV2, un couteau a été retrouvé encastré dans l’un des murs de l’appartement.
Après avoir réussi à faire sortir Marius Borg Høiby de l’appartement, elle aurait immédiatement contacté la police. Le demi-frère de la princesse Ingrid Alexandra a été arrêté pour « coups et blessures » et également pour « dommages matériels » quelques heures plus tard. Voir et entendreLa jeune femme aurait été admise à l’hôpital le jour même pour une commotion cérébrale. Elle en serait sortie après une nuit d’observation. Si son identité reste inconnue à ce jour, le chef de la police d’Oslo, Unni Grøndal, a confirmé le 7 août que la victime et l’accusé « se connaissent ».
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Sur les conseils de son avocat Øyvind Bratlien, spécialiste en droit pénal, Marius n’a pas encore commenté l’affaire. Dans une déclaration au tabloïd Nouvelles quotidiennesBratlien parle d’accusations qui « constituent la forme la moins grave de violence ». Conscient de l’impact national et international de cette affaire, l’avocat demande que le processus judiciaire puisse « se dérouler correctement et que les médias respectent le besoin d’intimité et de tranquillité de mon client, que la police puisse faire son travail sans que les médias ne décident des faits et de la culpabilité ».
« Une tragédie familiale »
Marius est désormais auprès de sa mère, dans sa propriété de Skaugum, à l’ouest de la capitale norvégienne. Attendue cette semaine aux Jeux olympiques, la princesse héritière a préféré reporter sine die son voyage. Nul doute que les faits imputés à son fils affligent la future reine. Depuis son entrée dans la famille royale norvégienne, Mette-Marit n’a de cesse de protéger son fils aîné, né en 1997 d’une liaison passagère avec un ancien ami, Morten Borg, dont le casier judiciaire comporte des faits de violence et de conduite en état d’ivresse. La position ambiguë de Marius, au cœur de la monarchie sans en faire partie, lui a toujours fait subir une forte pression médiatique.
En 2017, pour ses 20 ans, le jeune homme avait fait part à la presse norvégienne de son désir de mener une vie discrète, loin de l’attention des médias. « Ce n’est pas une personne publique », rappelait sa mère dans une lettre ouverte publiée à cette occasion. Le beau-fils du prince héritier Haakon s’était alors envolé pour la Californie et l’université de Santa Monica. Il n’y était revenu que trois ans plus tard pour se lancer dans une carrière de mécanicien.
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Depuis, le jeune homme fait plus souvent la une des journaux pour ses aventures amoureuses successives que pour ses frasques judiciaires jusque-là inexistantes. Interrogé par les médias en ligne NettavisenL’experte de la couronne norvégienne Tove Taalesen parle d’une « tragédie familiale », « triste pour toutes les parties impliquées ». Si le palais royal a été immédiatement prévenu de l’arrestation par le PST, l’agence de renseignement en charge de la sécurité du tribunal, il n’a, à ce stade, pas fait de déclaration officielle. Seul le prince héritier s’est exprimé, le 7 août et depuis Paris, où il encourage les athlètes norvégiens. Aux journalistes présents sur place, Haakon se déclare « affecté » par l’affaire, avant d’ajouter qu’il n’est « pas approprié d’entrer dans les détails ». Une réponse très diplomatique qui reflète le malaise qui s’est emparé du tribunal depuis les révélations de l’affaire. Voir et entendre.