Sciences et technologies

La NASA envoie une sonde sur Europe, l’intrigant satellite de Jupiter

Portrait d'Europe, une des lunes de Jupiter, réalisé à partir d'images obtenues en 1995 et 1998 par la sonde Galileo (Nasa).

Lorsqu’en 1979 les sondes américaines Voyager-1 et 2 survolèrent Jupiter et son cortège de lunes, les images qu’elles renvoyèrent de l’une d’elles, Europe, étaient surprenantes : ce satellite, un peu plus petit que notre Lune, ne ça ne ressemble pas du tout à ça. Pas de grandes effusions volcaniques, pas de cratères, mais une intrigante surface bleutée, lisse, traversée de lignes de fracture d’une couleur tirant vers le rouge-brun.

Europe est une boule de glace dont la croûte se fissure sous l’effet de marée que lui impose la masse de la planète géante. Les scientifiques sont rapidement convaincus que la glace recouvre un océan mondial. Mais, aussi, qu’elle remonte à la surface via des crevasses rectilignes et que les dépôts rougeâtres en sont témoins. À la promesse océanique se double alors un scénario alléchant : et si la vie y était possible ? C’est pour explorer cette hypothèse que la NASA lance une ambitieuse mission baptisée « Europa Clipper », qui a quitté la Terre lundi 14 octobre à bord d’une fusée SpaceX Falcon Heavy.

Europa Clipper repart un an et demi après Juice, une mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) dont la cible principale est un autre satellite de Jupiter, Ganymède, lui aussi doté d’un océan enfoui. Cet engouement pour ces lunes glacées et cet espoir de vie extraterrestre peut surprendre si l’on considère que le milieu jovien n’est pas des plus accueillants, plein de rayonnement et, surtout, loin du Soleil : nous recevons là-bas de notre étoile vingt -cinq fois moins d’énergie que sur Terre.

Rien de grave en fait. La découverte de fumeurs noirs au fond des océans terrestres, là où règne l’obscurité totale, a provoqué « un changement de paradigme sur la question de l’habitabilité : nous avions la vie et tout un écosystème sans la moindre lumière, explique Arnaud Boutonnet, responsable analyste de mission pour Juice à l’ESA. La vie nécessite de l’eau liquide, un contact avec un sol rocheux pour obtenir des nutriments et une source d’énergie. » En l’absence du Soleil, les effets de marée subis par les lunes de Jupiter leur fournissent cette énergie.

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Lacs possibles

Comme l’assure Gina DiBraccio, directrice de la division des sciences planétaires de la NASA, « Les scientifiques estiment que l’Europe est l’un des endroits les plus prometteurs pour la recherche de la vie au-delà de la Terre. Mais soyons clairs : Clipper ne cherchera pas la vie elle-même mais caractérisera l’habitabilité de l’Europe. »

La sonde n’atterrira pas, ne percera pas la glace et ne plongera pas dans l’océan. Une fois en orbite autour de Jupiter, en 2030, il se contentera de survoler régulièrement le satellite et de l’analyser sous toutes les coutures à l’aide de ses neuf instruments, dont un radar dont la mission sera de décrire la structure de la croûte et de rechercher la présence d’éventuels lacs. en son sein. Autre tâche primordiale confiée à la sonde : comprendre la composition d’Europe et les matières rouge-brun qui y sont observées, déterminer la profondeur de l’océan, sa salinité et ses interactions avec la surface.

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Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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