L’instance arbitrale a rejeté la décision de l’Américaine suite à la contestation de son exclusion des compétitions féminines en janvier dernier.
La nageuse américaine transgenre Lia Thomas a été déboutée par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qu’elle avait saisi en janvier pour contester son exclusion des compétitions féminines par la fédération internationale, a annoncé mercredi World Aquatics.
L’organisme mondial de natation « se félicite » de cette décision qui, écrit-elle dans un communiqué, « constitue à notre avis une avancée majeure dans nos efforts pour protéger le sport féminin ».
Dans sa sentence, rendue ce lundi et consultée par l’AFP, le TAS ne se prononce pas sur la validité du règlement de World Aquatics, mais considère que Lia Thomas n’avait pas « Intérêt à agir » contester ce texte devant les tribunaux.
Le nageur de 25 ans n’est en effet pas « actuellement autorisé à participer à des compétitions de natation aux États-Unis non couvertes par les +événements d’élite+ »: pour cette raison, il n’est pas directement concerné par les règles de World Aquatics, qui régissent les compétitions internationales, explique le TAS.
Une première dans le monde de la natation
Ayant amorcé sa transition en 2019, Lia Thomas est devenue en mars 2022 la première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire aux États-Unis. Ses résultats avaient donné lieu à de vives controverses, ses détracteurs estimant qu’ayant concouru en tant qu’homme par le passé, elle bénéficiait d’un avantage physiologique injuste.
World Aquatics décide alors de créer un « catégorie ouverte » pour les personnes transgenres en ajoutant aux épreuves féminines et masculines, tout en limitant ses catégories féminines aux nageuses devenues femmes avant la puberté – un critère également adopté par l’Union Cycliste Internationale (UCI) et par World Athletics.
L’équité dans le sport
« Mme Thomas reconnaît que l’équité est un objectif sportif légitime et que la natation des femmes transgenres devrait être réglementée dans une certaine mesure »précisait le communiqué du TAS en janvier.
« Néanmoins, Mme Thomas soutient que les dispositions contestées sont invalides et illégales car elles constituent une discrimination à son encontre en violation de la Charte olympique, de la Constitution mondiale de la natation et du droit suisse. », a estimé le nageur de 25 ans, qui n’a pas encore réagi à la sentence. Son argument, qui dépasse la seule question de la natation, n’a donc pas été examiné sur le fond par le TAS.
Alors que le CIO autorise depuis 2021 les fédérations internationales à encadrer l’accès des athlètes transgenres à leurs compétitions, en leur recommandant de concilier équité sportive d’une part et refus de la discrimination d’autre part, World Aquatics se dit convaincu que son « La politique d’inclusion du genre représente une approche équitable ».
« World Aquatics s’engage à favoriser un environnement qui favorise l’équité, le respect et l’égalité des chances pour les athlètes de tous genres, et nous réaffirmons cet engagement »a écrit le corps mercredi.