Santé

La myocardite post-vaccinale est moins grave que celle liée à l’infection par le virus

Le Dr Tiphanie Chader vaccine l'un de ses patients contre le Covid-19. A Lyon, le 5 mars 2021.

Plus de trois ans et demi après l’injection de la première dose du vaccin contre le Covid-19 en France, que sait-on des myocardites associées à ce produit ? Une étude, publiée lundi 26 août dans Journal de l’Association médicale américaine Une étude réalisée par des chercheurs d’Epi-Phare, apporte un éclairage sur cette question. Leurs travaux montrent que les complications cardiaques consécutives à une myocardite post-vaccinale sont moins importantes que celles liées à une myocardite survenant après une infection au Covid-19.

Il s’agit des derniers travaux de ce groupe de scientifiques de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et de l’Assurance maladie, qui avait montré en 2022 un risque accru de myocardite et de péricardite dans la semaine suivant la vaccination contre le Covid-19 avec des vaccins à ARN messager, notamment la deuxième dose du vaccin Spikevax de Moderna. Une découverte qui avait poussé les autorités sanitaires à déconseiller l’utilisation de ce vaccin aux moins de 30 ans en novembre 2021, et donc à privilégier la version Pfizer pour cette population.

La myocardite, une inflammation du muscle cardiaque principalement causée par des infections virales, survient principalement chez les hommes jeunes. Si cette affection évolue généralement bien lorsqu’elle est traitée, certaines complications peuvent être mortelles. L’existence de ce risque après l’injection du vaccin était l’un des arguments contre la campagne de vaccination massive au moment de la pandémie.

« Effet secondaire rare »

« La myocardite est un effet secondaire rare après un traitement médicamenteux »reconnaît Mahmoud Zureik, directeur d’Epi-Phare et coordinateur de l’étude. « Il était donc important de surveiller l’état de santé de ces nouveaux patients. » Son équipe a ainsi recensé toutes les personnes de 12 à 49 ans hospitalisées en France pour une myocardite entre le 27 décembre 2020, date de début de la vaccination, et le 30 juin 2022, date au-delà de laquelle peu d’injections ont été réalisées chez les moins de 50 ans. Elle a ensuite étudié les évolutions comparées de ces pathologies cardiovasculaires (traitement, examens réalisés, médicaments délivrés) dans les dix-huit mois suivant la première hospitalisation. Il s’agit de la première étude internationale à analyser la santé de ces patients sur une aussi longue durée.

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Au total, sur 4 635 cas de myocardite survenus durant la période, 12 % ont été observés dans les sept jours suivant une injection de vaccin à ARNm (période durant laquelle le risque est le plus élevé), contre 6 % dans les trente jours suivant une infection par le SARS-CoV-2. Ces épisodes cardiovasculaires ont concerné des hommes d’âge moyen respectivement de 26 et 31 ans. Les complications prises en compte sont : les événements cardiovasculaires, les réhospitalisations pour myopéricardite, c’est-à-dire une inflammation plus ou moins diffuse du myocarde et du péricarde, plus d’une nuit passée à l’hôpital, et, dans le pire des cas, le décès du patient.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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