Les programmes de France Inter sont perturbés ce dimanche 12 mai en raison d’une grève contre la suspension de l’humoriste Guillaume Meurice, dans un contexte d’autant plus tendu que le gouvernement présente ce mardi un grand projet de fusion audiovisuelle. Comme toujours en cas de grève, France Inter diffuse de la musique en lieu et place de ses programmes habituels. « En raison d’un appel à la grève lancé par toutes les organisations syndicales représentant Radio France pour la défense de la liberté d’expression, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels », prévient la première radio de France sur son site Internet.
Le mouvement social a notamment empêché dimanche la diffusion sur France Inter de l’émission d’humour de Charline Vanhoenacker. Super dimanche soir, dont Guillaume Meurice est membre. Dans une moindre mesure, elle a également perturbé les programmes d’autres stations du groupe public Radio France, à savoir Franceinfo, France Culture et certaines stations locales France Bleu, selon une source syndicale. Aucun chiffre de participation n’était immédiatement disponible.
Blague controversée
Guillaume Meurice a été retiré de l’antenne le 2 mai dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au non-lieu. Une mesure prise quatre jours après qu’il ait réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre. Il a comparé le Premier ministre israélien à un « une sorte de nazi mais sans prépuce », ce qui lui avait valu des accusations d’antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite. Il est convoqué jeudi à un premier entretien avec les ressources humaines.
Cette polémique se heurte au projet de réforme de l’audiovisuel public du gouvernement, examiné depuis mardi en commission à l’Assemblée nationale. Il prévoit une fusion en deux étapes de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI, France 24) et de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) : d’abord une holding chapeautant ces sociétés à partir du 1er janvier 2025, puis une fusion sur 1er janvier 2026. Elle est également contestée par les syndicats de France Télévisions et de Radio France, où une nouvelle grève est annoncée pour les 23 et 24 mai.
Mise à jour : 12 mai à 20h05, avec mention des autres stations de Radio France perturbées par la grève et annonce de la non-diffusion de la soirée Grand Dimanche.