la motion de censure du NFP irrite le RN… qui votera pour de toute façon
Dans la rédaction de la motion de gauche à laquelle le Rassemblement disait vouloir s’associer, le Nouveau Front populaire a accusé Michel Barnier d’avoir « cédé aux () plus viles obsessions » du Rassemblement national.
La ligne d’action de Marine Le Pen était claire : faire tomber l’exécutif, par tous les moyens, y compris en votant pour une motion de gauche. Son parti, le Rassemblement national, a annoncé lundi qu’il voterait les deux motions de censure déposées contre le gouvernement Barnier, la sienne et celle du Nouveau Front populaire (NFP). Mais l’ex-présidente du RN n’a pas trouvé à son goût que le texte déposé par la gauche condamne justement… la complaisance du gouvernement avec « l’extrême droite ».
Dans le texte rédigé par La France insoumise et cosigné par tous les groupes du PFN (notamment le PS, les Écologistes, LFI et le Parti communiste), les élus déplorent que Michel Barnier n’ait fait des concessions qu’à droite, au point de atteindre « un accord désormais clair avec le Rassemblement national ». « Alors qu’une large majorité de nos concitoyens a choisi de soutenir l’extrême droite lors des élections législatives, le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions. » dénoncer les signataires, dont la chef des députés insoumis Mathilde Panot, Boris Vallaud, Cyrielle Chatelain, André Chassaigne et 181 autres élus.
« Peut-on remettre en question la réelle volonté du NFP de voir cette censure passer ? »a interrogé Marine le Pen devant les médias ce mardi. « En règle générale, lorsque nous présentons une censure et que nous souhaitons qu’elle soit votée, nous évitons d’insulter ceux qui sont amenés à voter pour »a-t-elle souligné. « Je finis par penser que la gauche et l’extrême gauche n’auraient pas vraiment envie que le RN autorise ce vote de censure »» dit-elle, les soupçonnant de vouloir « Bénéficier du chaos ».
« Pas d’économies » sur l’immigration
En effet, les élus de gauche déplorent que le gouvernement refuse « toute mesure de justice sociale » et faire « le choix de l’austérité ». Et pour citer le « nouvelle loi sur l’immigration » ou même le « remettre en question l’aide médicale de l’État »ce qu’ils défendent encore dans le texte déposé à l’Assemblée nationale, « apporte humanité et dignité à ceux qui mettent le pied sur notre sol et constitue une mesure de santé publique essentielle pour tous ».
A l’inverse, dans sa propre motion de censure déposée lundi, le RN estime que la politique budgétaire de l’actuel gouvernement « ne répond en aucune façon aux défis de notre pays » et pointer « l’absence d’économies structurelles attendues par les Français sur l’immigration ou sur la contribution de la France à l’Union européenne ». Le texte, signé par 140 députés de la coalition avec l’UDR, le groupe d’Eric Ciotti, déplore que le gouvernement se soit montré incapable de « Arrêtez de dépenser contrairement à la volonté populaire », de « Rendre le pouvoir d’achat aux Français »de « défendre les entrepreneurs et la valeur du travail »de « lutte contre les loyers, la spéculation et la fraude »de « dégraisser l’Etat » via « débureaucratisation massive ».
Ces deux motions de censure seront étudiées et débattues 48 heures après leur dépôt, soit à partir de 16 heures ce mercredi. C’est la motion de censure ayant le plus de signataires, en l’occurrence celle du NFP, qui sera évoquée en premier. Pour que le gouvernement tombe, il faut qu’une de ces deux motions obtienne au moins 288 voix. Or, si, comme ils l’ont annoncé lundi, les 138 élus RN et Ciottistes votaient pour le texte de LFI, cette dernière obtiendrait 319 voix favorables.