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La mort de Mike Lynch dans le naufrage d’un yacht n’empêche pas HP de réclamer 4 milliards de dollars


Le géant américain avait porté plainte contre Mike Lynch en 2011. Il l’accuse d’avoir gonflé frauduleusement la valeur de l’éditeur de logiciels qu’il a fondé.

Rien ne semble pouvoir mettre un terme à cette saga judiciaire vieille de plus de dix ans… pas même la mort de l’intéressé. Hewlett-Packard Enterprise (HPE) a annoncé poursuivre ses poursuites contre les héritiers de Mike Lynch, décédé dans le naufrage de son yacht il y a un peu plus de deux semaines. Fin août, le fondateur de l’éditeur de logiciels Autonomy avait péri dans une tempête au large de la Sicile aux côtés de six autres passagers, dont sa fille de 18 ans Hannah.

HP (devenu HPE après la scission du géant informatique de la Silicon Valley) a intenté un procès contre Mike Lynch en 2011. Selon l’entreprise, l’homme d’affaires, avec la complicité de son directeur financier, aurait gonflé frauduleusement la valeur d’Autonomy avant de la vendre au géant américain pour 11 milliards de dollars. HP a ensuite subi d’importantes dépréciations lorsqu’elle a découvert que le chiffre d’affaires, la croissance du chiffre d’affaires et les marges d’Autonomy avaient été artificiellement gonflés.

Réclamez des dommages et intérêts même si cela ternit votre image

Malgré le décès de Mike Lynch, HPE a annoncé qu’il demanderait des dommages et intérêts aux héritiers de l’homme d’affaires. Le groupe a indiqué dans un communiqué qu’il avait « l’intention de poursuivre la procédure »profitant d’une particularité du système juridique britannique, qui permet de transmettre une affaire civile à la succession du défendeur en cas de décès. Dans ce cas, Angela Bacares, l’épouse de Mike Lynch qui a survécu à la catastrophe, hérite des affaires juridiques de son mari.

Par le passé, les tribunaux américain et britannique, tous deux saisis par HPE, avaient statué différemment dans l’affaire Autonomy. Mike Lynch avait été acquitté en juin par le tribunal de San Francisco après plus d’une décennie de procédure, tandis que la justice britannique l’avait reconnu coupable en 2022 d’avoir augmenté malhonnêtement la valeur d’Autonomy. HPE réclamait 4 milliards de dollars à Mike Lynch, un montant que le juge en charge du dossier devra préciser.

Cette décision pourrait toutefois nuire à la réputation de HPE, en donnant l’impression que le groupe américain s’en prend à la veuve de Mike Lynch, déjà accablée par le double deuil de son mari et de sa fille. Un dernier rebondissement dans une saga judiciaire si longue et coûteuse qu’elle est déjà surnommée « Le procès du siècle ».

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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