Avec une attitude bon enfant, un accent grave et chantant, un sourire aux lèvres, il incarnait le communisme rural, dans la lignée de l’ancien secrétaire général du Parti communiste français (PCF), Waldeck Rochet. Ancien député, candidat communiste à l’élection présidentielle de 1988, André Lajoinie est décédé le 26 novembre à l’âge de 94 ans. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a exprimé son « une immense tristesse »salutation « ses combats pour les classes populaires, pour son territoire, pour la France ».
André Lajoinie est né le 26 décembre 1929 à Chasteaux (Corrèze). Son père possède une modeste ferme. Très proche des radicaux-socialistes et très anticlérical, il joue le rôle d’écrivain public du village. Sa mère, très pieuse, va à la messe tous les dimanches. Jusqu’à l’âge de 12 ans, le jeune André était enfant de chœur. Après avoir obtenu son certificat de scolarité, il a dû arrêter ses études, ses parents étant trop pauvres pour lui permettre de les poursuivre. Il ressentira de l’injustice. Pendant la guerre, la famille écoutait Radio Londres et approvisionnait les maquis de la région. Le jeune Lajoinie n’hésite pas à provoquer son professeur en écrivant un « Vive de Gaulle ! » au tableau.
À l’âge de 16 ans, en 1946, André Lajoinie rejoint les Jeunesses Communistes et, deux ans plus tard, précédé par son père, il rejoint le PCF. Autodidacte, il suit des cours par correspondance et après dix-huit mois de service militaire, il retourne à la ferme. En 1954, il est proposé comme membre permanent de la Fédération des syndicats agricoles de Corrèze. En 1957, il est secrétaire fédéral chargé de la propagande. En 1958, lors d’une manifestation contre la guerre d’Algérie à Brive, il est grièvement blessé par la police. Plongé dans le coma, il subit une trépanation et fut soigné à Tulle puis à Paris avant que le parti ne l’envoie en convalescence à Marienbad, en Tchécoslovaquie (aujourd’hui en République tchèque).
Une admiration pour l’URSS
En 1961, il se présente à deux élections cantonales en Corrèze mais est battu. Sa vie prend un tournant en 1962, lorsque Waldeck Rochet l’appelle à Paris, à la section agricole du comité central. André Lajoinie contribue à l’hebdomadaire Terre dont il devient directeur en 1977 jusqu’en 1996. Il s’installe à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), dans la ville des 4000, avec Paulette Rouffiange, une militante communiste (décédée en 1999) qu’il épouse en 1960 et avec qui il a eu un fils, Laurent, journaliste sportif à Humanité.
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