La moitié des licences des chaînes de la TNT vont être renouvelées
Vingt-quatre candidats pour quinze places : l’Arcom auditionne cette semaine les candidats retenus pour les fréquences TNT, dont les autorisations d’utilisation arrivent à expiration.
Pourquoi Arcom auditionne-t-il des candidats pour les fréquences des chaînes TNT ?
En France, c’est l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), l’ex-CSA, qui délivre les autorisations d’émettre aux chaînes de télévision privées sur les fréquences diffusées par voie hertzienne (TNT). C’est la loi (modifiée depuis) du 30 septembre 1986. Ces opérateurs occupent le domaine public : les fréquences appartiennent à l’État.
Le 28 février 2024, l’Arcom a lancé un nouvel appel à candidatures puisque les autorisations actuellement accordées (1) expirent en 2025.
La loi de 1986 précise que la durée d’une autorisation ne peut excéder dix ans, même si elle peut être prolongée de cinq ans. Les chaînes publiques ne sont pas soumises à autorisation de diffusion, mais elles ont un cahier des charges précis.
Combien y a-t-il de candidats et pour combien de chaînes ?
L’Arcom a reçu vingt-sept dossiers de candidature. Elle en a retenu vingt-quatre pour les quinze autorisations qui arrivaient à échéance (2). « C’est la moitié des chaînes de la TNT », rappelé le France Inter Le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, le 27 mars.
Si celui de BFMTV est soutenu par son nouvel actionnaire (CMA CGM à la place d’Altice), on note cette année la présence des dossiers présentés par le groupe L’Express Ou Ouest de la France qui veut porter une chaîne nationale généraliste et gratuite « de la commune au monde ».
Le milliardaire tchèque Daniel Křetínský, à travers son groupe CMI France qui possède plusieurs marques emblématiques de la presse française comme Elle, a également demandé une fréquence. Il avait déjà tenté sa chance en 2022, lorsque les autorisations de diffusion pour TF1 Et M6 avait expiré.
La télévision médiatiquesoutenue depuis sa création par les cadres de La France Insoumise, a également vu sa candidature acceptée. La chaîne, déjà diffusée en numérique, dit avoir reçu le soutien de médias alternatifs comme Reporterre, Politique, Vues du magazine Frustration Et Presse de rue.
En quoi consistent les auditions ?
Diffusées sur le site de l’Arcom, les auditions ont pour but de vérifier que certaines conditions sont remplies par les candidats.
Ces conditions sont d’abord d’ordre technique : capacité de couverture géographique et respect d’un certain standard de qualité d’image.
Une autre condition est celle du statut : une chaîne ne doit pas occuper une position dominante sur le marché ni être une agence de publicité ou une entreprise de presse.
Enfin, il faut veiller à ce qu’un quota de productions audiovisuelles et cinématographiques (œuvres françaises, œuvres indépendantes) soit respecté.
« Le jeu est ouvert », promis Roch-Olivier Maistre qui met, dans les conditions de choix, « Premier pluralisme » opérateurs et « l’intérêt public », pour lui offrir un peu « chaînes généralistes, chaînes d’information, chaînes thématiques ». Il ajouta: « Dans le cadre juridique actuel, nous ne pouvons pas avoir une chaîne d’opinion qui ne développe qu’un seul courant de pensée. »
Les audiences des 11 et 15 juillet sont particulièrement attendues car elles concernent précisément Canal+ Et CNews, qui accumulent depuis plusieurs mois amendes et rappels du régulateur.
Quand les décisions seront-elles prises ?
Les auditions auront lieu du lundi 8 juillet au mercredi 17 juillet 2024, au siège d’Arcom à Paris. Les candidats seront auditionnés pendant 1h30 chacun.
Le premier à être entendu est Gulli et le dernier est Première ombre Pour Télé OPune chaîne musicale dédiée aux territoires d’outre-mer.
Le collège choisira les candidats définitivement sélectionnés » fin juillet « a rappelé Roch-Olivier Maistre le France InterLes accords entre les opérateurs et Arcom seront signés immédiatement après.
Quel est le rôle central d’Arcom ?
Née de la fusion, la 1euh Janvier 2022, CSA et Hadopi, l’Arcom est garante de la liberté d’expression audiovisuelle en France et du pluralisme du paysage audiovisuel. Elle protège les œuvres, lutte contre les offres illicites, protège les téléspectateurs, et notamment les plus jeunes, des contenus.
Tout Français peut également contacter l’Arcom pour signaler une image choquante. « Nous n’intervenons jamais a priori, mais toujours après que les émissions ont été diffusées.Roch-Olivier Maistre rappelé à La Nouvelle République en novembre 2022. Nous ne décidons pas non plus de la programmation des antennes, qui est libre dans une démocratie. »
Il ajouta: « Notre intervention se concentre sur la responsabilité de l’éditeur et non sur les individus eux-mêmes, notre mission étant de veiller à ce que les éditeurs respectent leurs obligations légales et conventionnelles. »
(1). Canal+, C8, W9, TMC, TFX, NRJ 12, BFM TV, CNews, CStar, Gulli, LCI, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planet + et Paris Première
(2). BATV de l’association chrétienne je suis ; Humour à la télévision; Téléfilm; TMC; LCI; La chaîne historique; DE TV (Ouest-France) ; BFM TV; NRJ12; C8; Cinéma Canal+ ; Canal+ sports ; Canal+; CNouvelles; Étoile C; Planète +; Gulli; Réels TV (groupe CMI de Daniel Křetínský) ; Première parisienne; W9; L’Express TV; OP TV (Ombre Première chaîne musicale d’outre-mer) ; Le Média TV; Mieux (Groupe TV Média Santé Info)