Les supporters et observateurs parisiens les plus aguerris sauront facilement confirmer que Luis Enrique est un homme surprenant. Personnage aussi clivant que sûr de ses atouts, le technicien ibérique, aujourd’hui âgé de 53 ans, ne laisse personne indifférent. Adulé par les uns, vivement critiqué par les autres, l’ancien entraîneur du FC Barcelone aura, en tout cas, posé la patte sur le collectif parisien en quelques mois passés sur le banc. Arrivé dans la capitale française l’été dernier pour succéder à Christophe Galtier, l’ancien entraîneur de la Roja n’a pas tardé à imposer ses préceptes. « Nous voulons être imprévisibles pour l’adversaire et prévisibles pour nos joueurs »a ainsi martelé l’ancien international espagnol (62 sélections, 12 buts), assurant également qu’il souhaitait « 21 ou 22 partants, pas 11, 12 ou 13 ».
Luis Enrique se concentre sur le collectif
Déterminé à mobiliser toutes ses troupes, le natif de Gijón s’est illustré avec un turnover aussi imprévisible pour l’adversaire que déroutant pour ses joueurs. Sur les 43 matches qu’il a disputés cette saison toutes compétitions confondues, il a utilisé 39 titulaires différents, changeant en moyenne 4,5 titulaires d’un match à l’autre, soit 50% de plus que Christophe Galtier la saison dernière (2,96). Une méthode assumée, notamment face aux médias, et qui s’explique aussi par le parcours de l’intéressé. Dans cette optique, rappelons que Luis Enrique, attaquant de formation, a évolué dans le rôle d’ailier, de relais, de sentinelle, parfois même d’arrière latéral au cours de sa carrière. Convaincu par les bénéfices de cette interchangeabilité entre joueurs, l’entraîneur ayant travaillé pour le Celta de Vigo se démarque malgré tout par une philosophie bien établie.
Un jeu de possession, basé sur le contrôle et porté par un 4-3-3 hybride où l’animation reste similaire malgré des joueurs interchangeables. Un mantra symbolisé week-end après week-end et encore vécu, mercredi dernier, contre le FC Barcelone (2-3). Au coup d’envoi, le technicien espagnol, privé d’Achraf Hakimi, n’a pas hésité à titulariser Marquinhos comme latéral droit, faisant également confiance à Marco Asensio dans un rôle de faux numéro 9. Selon les dernières informations de L’équipe, la titularisation de l’ancien Madrilène, pour la première fois cette saison dans cette compétition, n’a pas manqué de surprendre une partie du vestiaire, également interloqué par le fait de voir Warren Zaïre-Emery débuter sur le banc. Des choix d’autant plus surprenants qu’ils n’ont pas été travaillés la semaine précédente…
Des changements parfois déroutants…
Après le match à Anoeta, où il avait été positionné axial droit pour la première fois, le gaucher Lucas Hernández avait, pour sa part, confié à ses proches qu’il l’avait découvert au dernier moment et qu’il allait devoir travailler dessus. son pied droit vers l’avenir. Dans cette optique, le quotidien français précise que « Certains joueurs ne cachent pas en privé leur malaise d’être alignés à des postes qui ne sont pas les leurs, quand ils n’avouent pas être un peu perdus à se laisser trimballer sans continuité ». « Je respecte et comprends Luis Enrique, la polyvalence c’est bien mais c’est aussi risqué. Les joueurs aiment évoluer là où ils ont leurs repères », a ajouté, de son côté, Lucien Favre, ancien technicien de l’OGC Nice et du Borussia Dortmund. Déconcertant, Luis Enrique conserve néanmoins la confiance de ses hommes.
Lors du 8e de finale retour de Ligue des champions face à la Real Sociedad (2-1, le 5 mars), le nouvel architecte des Rouge et Bleu a notamment prouvé que son ingéniosité pouvait aussi s’avérer payante. En remplaçant, à la surprise générale, Ousmane Dembélé au cœur du jeu, le technicien francilien a permis à son équipe de remporter la bataille de l’entrejeu. Un secteur où les champions de France en titre ont été fragiles lors du match aller (2-0, le 14 février). Imprévisible, l’ancien joueur du FC Barcelone pourrait aussi réserver quelques nouvelles surprises lors du quart de finale retour, prévu mardi prochain à Montjuïc. En espérant que ces manœuvres tactiques permettent, cette fois, au PSG d’accéder au dernier carré de la compétition…
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