L’architecte d’intérieur Nicolas Payet a transformé une conciergerie délabrée de 16 m² en une maison habillée de bleu Majorelle. De quoi avoir l’impression d’être en vacances au coeur de Paris.
Nicolas Payet a une sorte de magicien. Sans baguette magique mais avec une restructuration pensée au millimètre près, une bonne dose de couleurs – signature de son agence, Marn – et un travail soigné autour de la lumière, cet architecte d’intérieur a transformé une conciergerie de 16 m² et des toilettes communes de 1 m². dans une micro-maison sur deux niveaux.
Source lumineuse
« Le lodge était très vétuste, abandonné. Il se composait d’une grande pièce et d’un petit coin cuisine, il n’y avait ni toilettes ni salle de bain. Tout était dans un style délavé des années 1950, explique-t-il. Mais il y avait de grands atouts. Tout d’abord, la hauteur sous plafond de 3,55 m, que nous avons immédiatement décidé d’exploiter. Les clients ont également pu récupérer la cour qui servait jusque-là de local poubelles. Nous l’avons privatisé en créant un mur et on y accède désormais par la porte des anciennes toilettes communes, également acquises par les propriétaires. Ce petit espace extérieur est enserré entre trois bâtiments. Ce n’est donc pas très clair. Mais c’est une aubaine, car c’est la source de lumière dans l’appartement. Tout mon travail a été de réfléchir aux différents espaces de vie selon cette source. Il éclaire particulièrement le petit bureau/table à manger, qui se rabat le long du mur, et la chaise longue, deux meubles importants du studio.
Vie quotidienne
En effet, l’heureux couple propriétaire de ce sublime lodge l’utilise actuellement comme espace de travail, avant d’y loger leur fils ou de le louer. Elle est hypnothérapeute, un fauteuil long était indispensable pour recevoir ses patients. Il travaille dans la production télévisuelle et cinématographique : il lui fallait un bureau.
« Ici, tout a été pensé avec les fonctions nécessaires à la vie quotidienne et non pour un usage purement professionnel », insiste Nicolas. C’est ainsi qu’une mezzanine avec un demi garde-corps permettant à la lumière de circuler a été créée dans la partie opposée aux fenêtres. Sous 1,25 m de hauteur sous plafond, elle accueille un lit double et une astucieuse tête de lit qui fait à la fois office de rangement et de table de chevet. A ce niveau, une cachette a même été intégrée pour camoufler le chauffe-eau et les branchements électriques. On accède à cette chambre par un escalier en bleu Majorelle, de chez Ressource, une couleur qui rythme tout le studio.
Couleurs tranchées
«Je suis partisan des couleurs fortes dans les espaces sombres», explique Nicolas Payet. Contrairement au blanc, cela permet de faire face au manque de lumière et d’apporter de la personnalité. Cet escalier, dont le mur est recouvert d’un papier peint à motif floral, souhait du client qui souhaitait y ajouter des touches de romantisme, est vraiment un élément fort. D’autant plus que ça part de la porte d’entrée. C’est immédiatement visible.
Sous la mezzanine, Nicolas a aménagé une salle de bain avec des toilettes confortables. « La douche mesure 80 cm x 120 cm, ce qui est grand pour un studio de ce type. Nous avons opté pour une porte escamotable qui coulisse dans la cloison lorsqu’elle est ouverte et ne gêne donc pas la circulation.
Esthétique et praticité
Du même côté que la salle de bain, toujours nichée sous la mezzanine, la cuisine avec ses plaques de cuisson, son réfrigérateur, son four, et même son lave-linge allie également esthétisme et praticité.
« Avec si peu de mètres carrés, il faut opter pour le sur-mesure. Mais nous avons quand même pu utiliser des modules de placards IKEA que nous avons recoupés et habillés de façades Plum, un rose délicat. Il y a même, dans cette petite cuisine, un serveur qui a plusieurs fonctions. Il fait office de bar dans la cuisine, sert de dossier à la méridienne côté salon et a un rôle d’écran d’intimité, car il permet de dissimuler les appareils électroménagers lorsque les patients de mon client sont assis sur la méridienne. En prolongement de ce canapé, nous avons pu créer un grand espace de rangement dans lequel des niches sont intégrées grâce à l’annexion des toilettes communes.
Souci du détail
Rien n’a été laissé au hasard et ce souci du détail, qui a nécessité quatre mois de travail, est également très présent dans les éléments de décoration. Partout des courbes, des arcades, des alcôves très sensuelles…
« Le volume initial était très rectiligne, il y avait un aspect blocé qui n’était pas très chaleureux. J’ai donc cassé ce cube en intégrant des formes arrondies. Bref, j’ai adouci les angles ! Du coup, tout ici respire la douceur et la joie de vivre et, à quelques pas de la place des Ternes, à Paris, on a presque l’impression d’être dans un petite maison près de la Méditerranée, un mini-refuge loin de l’agitation de la ville.
marn-deco.com