Yanis Darras
modifié à
08:58, 20 septembre 2024
Michel Barnier planche sur son nouveau gouvernement. Nommé la semaine dernière à Matignon, le septuagénaire doit désormais construire un nouveau gouvernement qui ne sera pas censuré par l’Assemblée nationale. Une mission périlleuse, alors que le Palais Bourbon est désormais divisé en trois blocs à peu près égaux.
« Une forme de rétrécissement »
Invitée ce vendredi matin sur le plateau de La Grande interview d’Europe 1-CNews, Manon Aubry s’agace de la situation. « J’ai le sentiment qu’on reprend les mêmes personnes et qu’on recommence », regrette-t-elle au micro de Romain Desarbres, avant d’ajouter : « le message qu’on envoie aux Français, c’est que la meilleure façon de gouverner dans ce pays, c’est de perdre les élections », prévient l’eurodéputé insoumis.
« Vous avez un gouvernement de perdants qui en réalité n’est plus un gouvernement, c’est une forme de rétrécissement avec un glissement d’extrême droite du macronisme », ajoute-t-elle, soulignant que le nouveau gouvernement de Michel Barnier ne dépendra que du bon vouloir du bloc de Marine Le Pen.
Un gouvernement NFP, la seule alternative ?
« Si Marine Le Pen a des désaccords politiques avec ce gouvernement, notamment sur le fait qu’il ne reflète pas les résultats des élections, normalement, elle devrait le censurer. Mais on voit qu’une fois de plus, le Rassemblement national est devenu la béquille de la Macronie qui ne doit sa survie que grâce à » lui.
« Franchement, je vous le dis, je suis furieuse. En fait, pourquoi demande-t-on aux gens d’aller voter si à la fin on leur dit : ‘Mais je m’en fous de ce pour quoi vous votez et c’est moi qui décide tout seul avec mes amis’. Ce n’est pas de la cohabitation. On nous a parlé de cohabitation, désolée, mais en réalité, c’est une forme de soumission au gouvernement de Macron qu’on nous propose », a-t-elle conclu, assurant une fois de plus que la seule cohabitation possible serait avec un gouvernement de Nouveau Front populaire.
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