Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi (25 août 2024) sur le parking du Palais des Sports du Lamentin à l’appel du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC972). L’association entend lancer une mobilisation populaire contre la vie chère « dès le 1er septembre ».
« J’ai acheté du riz, des pâtes, quelques trucs. Je ne sais pas si c’est sérieux, mais je me suis préparé au cas où.« . Quelques jours avant cette mobilisation des « 1er septembre » Annoncé depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux, certains consommateurs ont déjà commencé à faire des provisions. Pas question pour autant de pénurie dans les rayons.
L’association Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC972) est à l’origine de cette mobilisation à venir. Afin d’expliquer la démarche à la population, un rassemblement a été organisé le dimanche 25 août sur le parking du Palais des Sports du Lamentin. Les trois leaders, Rodrigue Petitot, Aude Goussard et Gwladys Roger, ont pris la parole successivement devant les nombreuses personnes venues.
La vie chère est une souffrance, une triste réalité. Quand vous avez deux personnes qui gagnent 40 %, qui vivent ensemble et quand ils vont faire leurs courses ils n’arrivent pas à remplir un caddie, c’est une réalité. Et on ne veut même pas savoir comment font ceux qui touchent les minimas sociaux. C’est évident que c’est impossible pour eux. C’est une souffrance qui nous saute aux yeux et que nous subissons tous les jours. C’est cher partout. On fait des observations depuis 2009 et on sait que c’est le point de départ où toute la population, hommes, femmes, valides, handicapés, s’est levée pour dire non au mercantilisme. 15 ans ont passé et les choses ont empiré. A partir du 1er septembre, on va passer à l’action directe. Notre objectif n’est pas de punir les gens parce qu’ils ont déjà été suffisamment punis. On ne va pas étouffer les gens pour impacter la grande distribution.
Rodrigue Petitot, dit « Le R », l’un des dirigeants de l’associationinterviewé par Claude Gratien
Dans cette lutte contre la vie chère, la cible principale est la grande distribution. Une lettre d’injonction a été envoyée aux cinq principaux acteurs du secteur ainsi qu’au préfet de la Martinique le 1er juillet 2024. Les dirigeants de l’association réclament un alignement des prix sur ceux de la métropole. Au-delà de février 2009, il s’agira cette fois, selon eux, de faire aboutir les revendications.
Nous avons pu observer qu’il y avait des mesures qui ont été prises à travers le « bouclier qualité prix », les recommandations du Césecém (NDLR : Conseil économique, social, environnemental, culturel et éducatif de la Martinique), les bons d’alimentation, l’adaptation aux spécificités locales… dans toutes ces recommandations, il y a des observateurs de la population civile et ils sont unanimes, ça ne marche pas. Aujourd’hui l’idée c’est d’avoir trois axes, aligner les prix sur ceux de la métropole, casser les monopoles qui tuent les petits secteurs économiques de la Martinique et 3, aller casser les exclusivités. Aujourd’hui il y a plusieurs Martiniquais qui souhaitent être de bons acteurs économiques, qui ont étudié le commerce international et français et qui se sont spécialisés en droit commercial, mais l’exclusivité et le monopole empêchent toute initiative de la part de la population.
Aude Goussard, l’une des dirigeantes de l’associationinterviewé par Claude Gratien
Pour l’heure, la forme que prendra cette mobilisation populaire qui doit commencer « à partir du 1er septembre » n’a pas été révélé par les responsables de l’association.
