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La Martinique est placée pour la première fois en situation de crise de sécheresse

L’arrêté préfectoral est tombé dans la nuit du 16 mai. Le préfet Jean-Christophe Bouvier reconnaît « une situation de crise qui appelle des mesures d’urgence pour faire face à la situation exceptionnelle de l’eau ». Elles concernent les particuliers, les entreprises et les opérateurs de distribution d’eau potable.

Les prévisions hydriques ne sont pas optimistes et les constats de la préfecture sont clairs. Les précipitations en avril étaient jusqu’à 70 % inférieures à la moyenne sur 30 ans. Les prévisions actuelles ne laissent entrevoir aucune amélioration à court terme, Météo France n’anticipant pas d’approvisionnement en eau significatif avant fin mai.

Entre-temps, les ressources en eau se raréfient et « il faut assurer la répartition la plus équitable possible de la pénurie, ainsi que la mise en service accélérée des ressources de remplacement », précise le préfet Jean-Christophe Bouvier. Il signe un nouveau décret, faisant suite à celui du 5 avril

  • La suppression des débits réservés aux milieux sur tous les cours d’eau ; il enjoint les opérateurs de production d’eau potable à appliquer, en les actualisant, les règles de répartition de la ressource sur la rivière Blanche, adoptées à la fin de la crise de 2020.

  • Il impose une réduction de 25 % de la consommation d’eau à tous les acteurs économiques, à condition que l’eau soit prélevée sur le réseau public de distribution.

  • Elle interdit le lavage des voitures et des bateaux, y compris lorsqu’il est effectué par des professionnels.

  • Elle autorise, par dérogation exceptionnelle, l’utilisation de l’eau du réseau public mais stockée ou transportée dans des citernes de qualité non alimentaire, pour le lavage des surfaces dans les écoles, crèches et établissements de santé.
  • Il prescrit également l’optimisation technique, le cas échéant par dérogation, des moyens de production d’eau potable ainsi qu’une répartition des contraintes sur l’ensemble du territoire, au prix d’un effort contraignant consenti par les territoires les moins touchés. par la pénurie que d’autres.

Les entreprises les plus concernées peuvent recourir à l’activité partielle si ces exigences sont susceptibles d’interrompre, en tout ou partie, leur activité.

Le préfet a également autorisé en urgence des prélèvements temporaires dans de nouveaux forages et rouvert la source Mabelo pour l’entreprise Didier (SEEMD), après validation des normes sanitaires par l’Agence régionale de santé.


Chars Odyssi dans les villes du centre de la Martinique.


Par ailleurs, le préfet a rappelé aux distributeurs l’obligation d’utiliser tous les moyens disponibles pour approvisionner les habitants en eau potable, lorsque les réseaux sont insuffisants.

Il a également mis certains opérateurs en demeure de fournir deux EHPAD et donné des instructions aux services de contrôle de « assurer la modération des prix de détail de l’eau ».

Il a également rappelé aux maires leurs pouvoirs de police pour réquisitionner les ressources des opérateurs privés, au profit des personnes vulnérables.

Le respect des dispositions de ce dernier décret du 16 mai 2024 et de celui du 19 avril, réglementant l’usage du feu et l’usage de l’eau, sera strictement contrôlé à partir du week-end prochain et pendant toute la durée de la crise.

« Les forces de sécurité et les services environnementaux effectueront des patrouilles et infligeront des amendes aux contrevenants. » Les violations d’usage entraîneront des amendes comprises entre 1 500 et 15 000 euros.

Le COD assurera un suivi quotidien complet de la situation et identifiera les mesures les plus urgentes à prendre.

Une cellule d’accompagnement dédiée aux communes a été créée en préfecture pour leur apporter tout l’accompagnement nécessaire, « afin de surmonter au mieux cette situation de crise exceptionnelle ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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