Placée sous scellés après l’assassinat de la jeune femme le 4 mai 2021, la maison qu’elle louait à Mérignac a été ouverte à sa famille et à ses enfants trois ans plus tard, le 7 mai, afin qu’ils puissent récupérer quelques affaires. .
Le Figaro Bordeaux
Immolée devant son domicile par son ex-conjoint à Mérignac, le 4 mai 2021, l’assassinat de Chahinez Daoud a été vécu comme « une attaque » par certains de ses voisins. Trois ans plus tard, le 7 mai, les enfants de la victime et leurs grands-parents ont pu accéder à sa maison jusqu’alors scellée. Un moment particulièrement douloureux pour eux. « J’ai beaucoup pleuré en entrant dans la maison de ma fille. Il ne reste plus rien, tout a été volé ou cassé, sauf les haillons. Je ne comprends pas pourquoi les enfants n’ont pas été autorisés à récupérer leurs affaires et je suis très en colère que les belles choses de ma fille aient été volées. »confiée à Figaro Djohar Daoud, la mère de Chahinez, très amère quelques jours après cette visite. « La maison a été pillée, nous étions dans le noir : c’était lugubre et inhumain »confirme Anne Ruggerio, une ancienne voisine du défunt, qui était avec la famille le 7 mai lors de la visite.
« J’étais malade quand je suis entrée dans cette maison, Melissa (Fille de Chahinez Daoud, NDLR), a pleuré. Je me suis effondré sur un lit. Je ne comprends pas pourquoi la maison n’était pas protégée contre les cambriolages. », poursuit la grand-mère en deuil. Placé sous scellés après les faits, le logement social que louait la victime a en effet été visité à plusieurs reprises par des pilleurs. « Elle n’était pas bien fermée, la porte d’entrée était barricadée mais la porte du garage (incendié par Mounir Boutaa, NDLR) était ouvert. Un jour, nous avons vu un gitan dans le garage. Quand nous l’avons interrogé, il a répondu que l’assassin lui devait de l’argent (sic)”, confie Anne Rugerrio. L’habitant affirme avoir signalé ces passages à la police, comme d’autres voisins. Angoissé par cette maison vide et « non protégé » lui rappelant le drame, Anne Rugerrio et son mari avaient choisi de déménager, un an après les événements.
Contactés, le parquet de Bordeaux et le bailleur social Domo France se sont refusés à tout commentaire. Selon plusieurs sources concordantes, les cambriolages de logements scellés sont cependant rares et dans ce cas précis, les procédures auraient été respectées.
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« Il n’y a rien de mal dans cette histoire »
Pour les parents de Chahinez Daoud, venus vivre en France pour élever leurs petits-enfants en Occident comme le souhaitait le défunt, la déception et la colère sont cependant immenses. « Je ne connais pas bien la loi française, mais je la vois avec mon cœur : ils n’ont pas protégé ma fille et maintenant (l’état de la maison, NDLR), elle souffre encore pour les enfants. Rien ne va plus dans cette histoire., déplore Djohar Daoud. Au-delà des parties de la maison incendiées par Mounir Boutaa avant l’assassinat de Chahinez Daoud, plusieurs centaines de milliers d’euros de travaux doivent désormais être réalisés dans la maison, selon sa famille.
Sur place, Hassan, le fils aîné de Chahinez Daoud, n’a pas retrouvé l’ordinateur qu’il souhaitait tant récupérer. Mélissa s’est fait voler les bijoux que son défunt père lui avait offerts. Seule consolation pour la jeune fille : retrouver le tapis de sa chambre et le maquillage de sa mère, qui une fois nettoyé, peut être utilisé. Certains effets personnels sans valeur du défunt devraient également être conservés par Djohar Daoud, qui en a besoin pour avancer dans son chemin de deuil.