La mairie de Bordeaux envisage d'ouvrir un lieu dédié à la lutte contre l'esclavage
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La mairie de Bordeaux envisage d’ouvrir un lieu dédié à la lutte contre l’esclavage

La mairie de Bordeaux envisage d’ouvrir un lieu dédié à la lutte contre l’esclavage

Une « maison de l’esclavage et de la résistance » pourrait voir le jour dans la ville de Bordeaux, qui fut le premier port colonial et le troisième port négrier entre le XVIIe et le XVIIe siècle.e et XIXe des siècles.

Le Figaro Bordeaux

Depuis plusieurs années, Bordeaux a entamé un travail sur la mémoire. Une démarche protéiforme pour ne pas oublier que le Port de la Lune fut le premier port colonial et le troisième port négrier du pays entre le XVIIee et XIXe des siècles. Durant cette période, entre 120 000 et 150 000 esclaves furent expédiés de la ville. « Bordeaux a incontestablement bâti sa fortune sur l’économie coloniale »résume Julie Duprat, auteure d’une thèse sur les minorités noires à Bordeaux au XVIIIe sièclee siècle. En plus des actions et événements déjà mis en place, la ville vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle étude afin de « créer un lieu dédié à la lutte contre l’esclavage ».

Cela fait suite à la remise en mai dernier d’un rapport à plusieurs collectivités par l’association Mémoires et Partages, concernant « l’opportunité de créer une maison contre l’esclavage ». La ville a également participé à la mise en place de la mission pour préfigurer ce projet et le soutient financièrement. Les conclusions de cette mission « refléter l’attente d’une programmation sociale, culturelle et artistique directement liée aux résonances contemporaines de l’esclavage et à la résistance contre toutes les formes d’esclavage, passées ou présentes »détaille la commune.

Plaques biographiques

La ville de Bordeaux s’engage donc «poursuivre le travail citoyen engagé»en réalisant désormais avec les acteurs institutionnels, scientifiques et associatifs un diagnostic des systèmes existants, qui devrait produire ses conclusions « au plus tard à l’été 2025 »afin de définir la programmation et «l’opportunité d’un lieu dédié», dont le site éventuel et le financement sont cependant encore inconnus. L’association Mémoires et Partages « saluer » déjà « la validation » par la mairie écologiste de ce projet de maison dédiée à la mémoire de l’esclavage, considérant que « la ville de Bordeaux valide ainsi l’attente des citoyens d’un lieu désormais incontournable dont la mission ne peut être que complémentaire aux outils actuels ».

Parmi les actions menées ces dernières années, la ville de Bordeaux a notamment installé dans les rues une dizaine de plaques explicatives portant le nom de Bordelais ou de personnalités publiques impliquées d’une manière ou d’une autre dans la traite négrière. Par exemple, en mai 2022, « une plaque biographique a été déposée rue Colbert, rappelant son passé au sein du gouvernement, sa participation à la conception de la politique coloniale de la France et son rôle dans la rédaction du Code Noir des Antilles ». En 2023, outre la journée nationale des mémoires de l’esclavage, la mairie a également organisé «jours de mémoire» pendant plusieurs jours, avec des rencontres, des spectacles et des expositions dans toute la ville.

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