La main-d’œuvre indépendante en voie de coûter 80 M$ au CISSS-AT en 2022-2023

Il s’agit d’une augmentation de près de 13 % par rapport aux 71 millions de dollars de l’an dernier. Ces coûts comprennent les honoraires, mais aussi les frais de déplacement et d’hébergement du personnel des agences d’emploi privées qui viennent de l’extérieur de la région.
Cette année, plus de la moitié des heures travaillées par la main-d’œuvre autonome l’ont été par des préposés aux bénéficiaires. Au 29 janvier, ce travail représentait 389 354 heures, comparativement à 127 427 heures pour les infirmières et 95 300 heures pour les infirmières auxiliaires d’agence.
Depuis 2020, leur nombre d’heures travaillées a quadruplé, principalement en CHSLD.
Le projet qui est en cours est de voir ce qui peut être fait pour assurer une meilleure rétention de cette main-d’œuvre. Nous verrons l’ensemble de la pratique des préposés aux bénéficiaires au sein de notre organisation, tant au niveau des conditions de travail, de la formation, des éléments d’attraction et de rétention
a déclaré la présidente-directrice générale Caroline Roy, en marge de la réunion du conseil d’administration du CISSS-AT, jeudi, à Val-d’Or.
Objectif zéro d’ici fin 2026
Le CISSS-AT devra donc redoubler d’efforts pour éliminer complètement le recours à la main-d’œuvre autonome d’ici la fin de 2026, comme l’exige Québec. C’est trois ans, au lieu des 10 ans que l’établissement de santé avait prévu, qui est parmi ceux au Québec qui ont le plus recours aux agences de placement. Un objectif auquel adhère le CISSS-AT.
C’est un grand défi. C’était déjà un défi très ambitieux de vouloir le faire sur 10 ans, car plutôt que d’être en déclin dans le recours à la main-d’œuvre indépendante, nous sommes en croissance. Et ce, malgré le fait que nous avons vraiment bien réorganisé nos services depuis 2021 et que nous essayons de l’utiliser au minimum et uniquement pour nos services essentiels. Le plan de transition est en cours d’élaboration. Évidemment, nous le partagerons avec l’équipe ministérielle, le ministre et le sous-ministre concernés, pour bénéficier de tous les leviers nécessaires à sa réussite.
dit Caroline Roy.
Ce dernier a précisé que le CISSS-AT dispose de certains leviers, comme son projet d’autogestion des horaires qu’il a implanté à l’Hôpital de Rouyn-Noranda et qu’il étendra à ceux d’Amos et de Val-d’Or au cours des prochains mois. Mais d’autres leviers relèvent davantage des pouvoirs publics.
Vers un déficit de 37 millions de dollars
Ce recours à la main-d’œuvre autonome demeure un fardeau financier important pour le CISSS-AT, qui lui attribue la totalité de son déficit prévu de 37 millions de dollars pour l’exercice financier se terminant le 31 mars.
Si cette main-d’œuvre indépendante travaillait le même nombre d’heures, mais en tant qu’employés au sein de notre organisation, donc avec nos tarifs horaires, avec des heures supplémentaires aux tarifs que nous connaissons, quelle serait la différence avec ce que cela nous coûte ? Actuellement, c’est à peu près l’équivalent, donc le déficit anticipé de 37 millions de dollars correspond à cet écart de taux
a souligné Caroline Roy.
Rappelons qu’il y a quelques semaines à peine, l’Association des entreprises privées d’aidants naturels du Québec défendait sa présence dans le réseau de la santé, notamment en Abitibi-Témiscamingue.
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